Ecoute la pluie


Un vieil homme se suicide en se jetant sous une rame de métro dans Paris alors que l'orage se prépare au-dessus de la ville. Elle est là et reçoit son dernier sourire, si sûr de lui et serein à la fois. 

Elle n'en resort pas indemne : ce sourire et ce dernier envol vers l'éternité soulèvent une foule de question sur sa vie, la valeur de celle-ci. Pour ceux qui restent, c'est souvent le cas et toute une remise en cause s'enclenche alors, un orage ce prépare et gronde au loin.

A travers les méandres parisiens, elle fouille son passé, celui de sa relation avec son amant et remonte le temps, parfois avec bonheur, parfois elle fait demi-tour car ce n'est pas la peine d'aller plus loin dans l'introspection. 

Pendant tout ce temps où elle se perd dans la ville, agit sous le choc (mais est-ce finalement l'ultime degré de clairvoyance que d'avoir conscience de ce que l'on perd...ou gagne ?), son amant l'attend au bord de la mer, dans un endroit convenu qui leur a tant de fois servi de refuge.

Le texte m'engloutit dès les premières lignes, si fortes qu'elles m'attirent comme un aimant dans l'introspection de cette femme. L'écriture est tout en épure, cadencée, comme autant de gouttelettes de pluie qui rythment les pas de la narratrice... C'est parfois douloureux de la suivre, mais peut-être bien nécessaire.

Un film aurait pu être tiré de ce texte : que je sache, il n'y en a pas... J'y vois la route toute tracée pour l'un de ces drames à la française où les phrases restent suspendues, tout comme les destins des protagonistes.

Ouvrage : Ecoute la Pluie, Michèle Lesbre

Photo : Via

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