Betty de Rothschild est décédée, tout du moins dans le sens où le commun des mortels l’entend. En fait, son époque et son esprit survivent par le biais du portrait réalisé par Ingres, un portrait qui a su garder un regard vif et peu complaisant sur l’Histoire et la famille – et quelle famille ! D’année en année, Betty (elle ne pardonnerait jamais la liberté toute roturière que je prends à l’appeler par son simple prénom, mais je suis ainsi faite…) suit donc le devenir de la descendance et les vicissitudes de l’Histoire qui porteront un coup violent à la vie de sa famille…et de tant de juifs. La noble Betty analyse et raconte sous la plume fluide et enlevée de Pierre Assouline, pour le plus grand régal du lecteur qui d’un simple dîner à une rafle des soldats allemands se trouve balloté tel le destin des juifs français d’un extrême à l’autre, d’une critique envenimée des hommes de pure souche aux passions amoureuses avouées et cachées d’une femme, en passant par les arcanes de la richesse des Rothschild. Le voyage est introspectif et symbolique et le lecteur en devient le confident privilégié. C’est un voyage de longue haleine et je savoure d’avance la lecture de mon deuxième Assouline après ce baptême qui m’a donné tant de bonheur au détour et à la tournure si élégante de chaque phrase.
Le Portrait, Pierre Assouline
Photo: TheDaydreamer, on the deck of the Caicco
J'adore cet auteur dont j'ai lu de nombreux livres historiques. Je te conseille le Lutetia, La Cliente et Nissim de Camondo (es-tu allée dans ce musée que j'adore ?). Je vous souhaite d'excellentes vacances au bord de la mer et entourés de ta famille. Bisous M
ReplyDelete