I am watching...

Il est question de gloire dans ce premier tome des souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol et, franchement, notre petit écran en a bien besoin de cette touche glorieuse, candide et rafraîchissante, à tel point que j'attends avec impatience à présent le deuxième volet, prévu pour la semaine prochaine. Point de suspense dans cette histoire pétrie de scènes enfantines, familiales et ensoleillées, mais le simple plaisir de suivre les aventures et événements quotidiens d'une famille au début des années 1900, le tout dans le cadre méridional (et quel cadre !). Quelques références bien placées aux progrès de l'époque, le repos des ouvriers durement gagné, un jour par semaine, l'arrivée du gaz dans les demeures les plus luxueuses, l'anti-cléricalisme (ou laïcité, au choix), contribuent à en faire une fresque, toujours légère, d'une société où les congés trouvent à présent leur place.

Au passage, ce petit film tourné avec tant de délicatesse et poésie par Yves Robert, devrait faire partie de toute formation en management destinée à ces stakhanovistes du travail que sont...nos chefs (oui, parce que les employés, ça ne pense qu'à bailler aux corneilles, je vous rassure). Je dis ça, je n'ai rien dit. Ou plutôt, si : il y en a qui ont vite oublié les progrès sociaux et l'amélioration du cadre familial (et de la situation notamment de la femme) dans nos sociétés au profit de l'exploitation pure et dure... Je parle comme si nous étions au siècle dernier ? Oui, je sais, c'est le fruit de mon expérience du moment dans le monde professionnel. Une belle projection "pagnolienne" serait bien venue pour certains cerveaux, c'est juste une petite idée... quitte à attacher les téléspectateurs réticents (vous pensez, ils ont autre chose à faire que regarder la télévision !) à une chaise.

Revenons à ce bel épisode et... aux grandes vacances qui vont donner au petit Marcel l'occasion de découvrir la garrigue et ses secrets. Et là, je vous le dis sans détours, mes yeux d'adultes ont bu tout l'émerveillement du jeune garçon face à cet univers de possibilités qui s'ouvre à lui : faune, flore, activités en plein air, dîners familiaux du soir à la lumière d'une miraculeuse lampe tempête... Fascinée comme je suis par ce type de bonheurs simples et enivrée du plaisir de tout appréhender d'abord avec les sens, je me suis attablée entre Marcel et son petit frère, Paul, pour goûter chaque instant de découverte, y compris humaine, et m'insérer dans ce tableau idyllique le temps d'un épisode estival de leur vie.

D'aucuns vous diraient justement que si je suis aussi sensible à cette fresque, c'est probablement en raison de mes origines italiennes : j'accepte avec plaisir et le sourire aux lèvres cette interprétation toute anglo-saxonne et emboîte le pas à une Elizabeth Gilbert qui se trouve confrontée à cette culture de la découverte par les cinq sens lors de son voyage initiatique en Italie. A mon avis, cela n'aurait de toute façon pas déplu à Pagnol, non ?

A suivre sur le petit écran donc...mardi prochain !

Photo: ici

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