Une photo de mode pour cette rubrique qui se veut rare ! En même temps, la rareté c'est ce qui rendra ce type de billet précieux (à conserver sous clé peut-être). Et cette photo a d'autant plus de valeur qu'elle va à contre-courant de ce que je croyais être le mécanisme d'identification de base.
Une explication s'impose : selon l'adage, l'une des raisons qui font qu'un lecteur aime tel ou tel ouvrage à ne pas en dormir la nuit et à s'endormir debout le jour, c'est l'identification. Le lecteur s'identifie au personnage principal et le tour est joué, il est définitivement accro et se voit déjà en train de sauter de toit en toit, de chevaucher de fougueux destriers et de parcourir la France à la poursuite de son roi (j'écris sous influence).
Si seulement c'était si simple. Je me dis en effet que les photos de mode devraient pouvoir fonctionner avec ces mêmes ressorts... On se voit déjà en train de déambuler le long des Champs-Elysées avec ce long manteau en tigre vert du Groenland, c'est nous tout craché. Sauf que la photo ci-dessus m'a fait l'effet inverse : je ne me vois pas une seconde accoutrée de la sorte, portant nonchalamment des pièces déstructurées aux matières contrastées. Sur moi, ça ferait tout simplement tas informe et désordre ridicule (l'estime de soi est au chaud, au placard). En revanche, l'image me plaît et la tenue va à ravir au sujet (rien d'étonnant à cela : les mannequins c'est fait pour ça. Quoi que.) Il se trouve que la palette de couleurs naturelles et sobres atténue l'extravagance bohème toute calculée des habits. Justement, la cacophonie des longueurs et des matières, hautement improbable en ce bas monde et à l'inefficacité tout annoncée, leur permet du même coup de se mettre mutuellement en valeur, sans accumulation inutile. Chaque pièce est essentielle, indépendante et apporte son petit caractère à l'ensemble pour un résultat espiègle qui fait rêver. Et la mode, c'est précieux, rien que pour ça.
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