La boucle

A peine sortie des obligations professionnelles qui me tenaient enchaînée à l'écran de l'ordinateur à longueur de journée, me voilà forcée au silence. Forcément, Internet n'est pas là. Parti. Absent. Du même coup, je la boucle, comme vous aurez sans doute remarqué vu que je brille actuellement par ma virtualité totale. Passer du tout Internet au zéro Internet a des conséquences insoupçonnées et à la limite même dévastatrices (ou salutaire, simple question de point de vue). Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive et donc que je constate ces effets sournois, mais je ne peux m'empêcher de succomber à chaque fois à l'attrait de ce trou noir et, avouons-le, à la peur pure et simple de la déconnexion m'obligeant à prendre le temps et la mesure de ma dépendance de la toile. Dans la foulée, je ne boude tout de même pas mon plaisir, ce serait dommage : je me dis qu'il y a là une chance à saisir pour laisser un peu de place à la rêverie et à l'enchantement du stylo plume qui glisse sur le papier tandis que d'une main distraite je cherche la tasse de thé fumant juste à côté. Une sorte de cure de désintoxication qui m'ouvre les yeux et éveille aux détails.

Bien consciente de cette chance inattendue, je me dis aussi que pour vous faire part de mes élucubrations diverses et variées, encore faut-il avoir Internet sous la main, non ?

La boucle est bouclée.

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