C'est tout de même étrange : alors que la voie fluette et délicate d'Arielle Dombasle s'élève dans le salon, c'est l'envie de vous parler de Leïla Menchari qui me prend. En d'autres termes, l'envie de vous raconter le monde onirique récemment découvert grâce à ce personnage : sa physionomie à elle seule est là pour témoigner d'un caractère fort et d'une volonté sans faille sous lesquels se cache un trésor de créativité à forte empreinte, certes, mais somme toute aussi très féerique et léger. Bref, entre apesanteur et caractère.
Je ne dis pas là qu'Arielle n'a pas de caractère, mais simplement que sa voix nous hisse vers les nuages blancs et délicats de l'éphémère, tandis que celle de Leïla, profonde et grave, nous attire vers les entrailles de la terre, vers ses racines. Les deux ne s'opposent pas forcément...
Leïla est à l'honneur à l'IMA, dans l'exposition Orient-Hermès (ce titre est un programme à lui tout seul). Leïla ou une femme privilégiée de la société tunisienne qui aura côtoyé, grâce notamment à des parents illuminés et progressistes, la société créatrice de son pays et rêvé d'école d'art à Paris ! Quel parcours, contre traditions, vents et marées... Des traditions qu'elle a d'ailleurs mises à l'honneur dans chacune de ses vitrines imaginées au cours de ces 40 dernières années passées au service de la maison Hermès (je ne fais pas exprès : le printemps sera ailé, que voulez-vous que je vous dise ?). Chaque vitrine s'annonce comme un décor pour de luxueuses fables de la mode. C'est surprenant, d'autant que finalement les accessoires proposés à la vente passent au second plan, tout en restant de discrets acteurs qui se fondent dans la scénographie. Leïla Menchari fait donc appel aux artisans du bassin méditerranéen pour ses créations, mais aussi à ceux de la lointaine Inde... L'immersion dans l'esprit du voyage et de la découverte si cher à la maison est totale.
Outre les vitrines habilement présentées dans cette exposition, c'est le documentaire M par M dédié à Leïla qui aura retenu mon attention : c'est là que le personnage apparaît visuellement au visiteur pour une rencontre charmante. Une forte tête, un parler posé et réfléchi, de magnifiques mains qui s'activent sur cuirs tannés, marbres polis et bois sculpté... Si ce n'était pour la présence franchement inutile et à la limite dérangeante de Jeanne Moreau à l'admiration béate, ce documentaire serait un bien joli portrait tout en relief d'une magicienne du monde des vitrines !
Photos de l'exposition: TheDaydreamer (via iPhone)
Portrait de Leïla Menchari: www.nabeul.net
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