Ecrit par M., Londres.
Pour la première fois cette semaine, je me suis rendue à la poste car ma bien aimée belle-mère a eu la bonne idée d'envoyer à son fils adoré un colis approprié en pleine chaleur et tout à fait adapté à une consommation tardive : des macarons et du chocolat. C'est l'intention qui compte, c'est sûr mais quand il n'y en a pas, ça peut être pas mal aussi !
Je dois tout de même la remercier car sans elle, je n'aurai jamais su que la partie Ouest de Notting Hill à la frontière de Shepherd's Bush est absolument à éviter et je n'aurai jamais découvert le service fantasque de la poste. Munie du passeport de mon fiancé pour prouver son identité, je me rends donc à l'adresse indiquée sur l'avis à l'autre bout de notre domicile. En franchissant quatre piliers, je comprends rapidement que cela devait être là la délimitation entre le quartier aisé et le quartier "lower-class", pourtant pas si défavorisé comparé à d'autres districts de Londres. Des immeubles en briques rouges à profusion dont les terrasses sont décorées par du linge étendu et l'incontournable barbecue, l'ambiance par des chaînes Hi-Fi dont le volume semble monter particulièrement haut et une population qui ne vous donne pas envie de vous balader dans ce coin la nuit. Il est vrai que j'ai eu beaucoup de succès (sifflements, compliments distingués et invitations qu'on ne saurait refuser), moi qui me plains de la non-aisance des Anglais face à la séduction, je sais ce qui me reste à faire !
Arrivée au lieu indiqué, je ne comprends pas tout de suite le lien entre le nom de la boutique et l'étalage extérieur. Je vois bien Post Office mais aussi des fruits et légumes. Bon, très bien, après tout, à Londres, il n'y a pas nécessairement un rapport à trouver. Ne nous étonnons plus. Je rentre et je me dis : "Ca tombe bien, moi qui cherchais un dentifrice". Au bout d'une des allées de cette épicerie, je trouve un petit local vitré ressemblant plus à un cagibi avec un monsieur courbé à son comptoir. Je lui donne mon avis et il se met à se plier en deux pour tenter de distinguer mon colis. Très serviable et souriant, il utilise toute son énergie en vue de débusquer mon petit carton qui apparemment avait décidé de jouer à cache-cache. En effet, les colis sont entreposés, ou plutôt empilés, au bout du cagibi les uns sur les autres et comme la place manque, ils ne tiennent que par miracle. Mon interlocuteur n'a a priori pas d'autres choix que de les prendre et de les jeter à un autre endroit pour fouiller un peu plus loin. Je vous laisse imaginer l'état des cartons et du coup, de nos fameux macarons. Il ne nous restait plus qu'à lécher les miettes. Alors, n'envoyez jamais à vos amis londoniens sans les prévenir des colis fragiles. Le résultat sera nécessairement fracassant.
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