Le label bio est vert et le vert est souvent bio. Sans le vouloir, je suis rentrée de plain pied dans cette implacable logique lors de l'une de mes divagations parisiennes avec soleil et vent polaire en prime, pour me remercier de ma ténacité à vouloir redécouvrir Paris coûte que coûte, appareil photo en bandoulière et baskets aux pieds.
Bref, l'appel du vert se fait entendre et c'est en réalité en toute spontanéité que le marché biologique de Bd Raspail et le marché aux fleurs de l'île de la Cité ont formé un joli tandem inspirateur. Outre le nom commun ("marché"), ces deux mondes partagent la chlorophylle débordante et leur petite taille qui en fait de parfaites pilules à avaler l'une après l'autre en buvant un thé vert - forcément, si ce n'est pas vert, on en veut pas. Tous deux se retrouvent donc propulsés au royaume des havres de paix enchâssés dans le béton ; ils appartiennent à ces paradis fragiles où produits biologiques et plantes se vendent dans un calme qui vous ressource de la racine jusqu'à la cime.
S'il répond à une mode bobo du moment, le marché biologique a aussi le mérite d'être très riche et de vous faire découvrir des produits frais par région ou par pays : pintades, pecorino, pain aux noix, tchai, œufs fermiers... Tout le monde a son petit bout de bio à nous proposer et franchement, c'est alléchant et stimulant. Evidemment, tout cela a un prix qui peut rendre l'aventure un tantinet plus amère, à moins que vous n'arriviez à tout admirer sans mordre à pleine dents tout ce qui vous passe sous la main.
Le marché aux fleurs tient à la fois du jardin improvisé et loufoque et du jardin pour puristes : entre un bric-à-brac de nains de jardins (saluons celui d'Amélie, désormais célèbre et donc abonné au marché biologique, voir plus haut), pots en métal coloré, statuettes de chiens et chats, guirlandes en plastique ou en porcelaine, les plantes se pavanent, du plus petit cactus à la noble orchidée en passant par le chef suprême, l'olivier. Tout y est, même le sourire et les blagues gentilles de commerçants qui se frottent les mains dans le vain espoir de les réchauffer. D'ailleurs, les touristes aussi sont là et s'attardent au pied d'un petit mandarinier... Une île de découverte au bord de l'eau où la verdure a trouvé son pré carré.
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