Ciel, terre et mer

Le scooter noir flanqué de son conducteur lui aussi de noir vêtu sous la chaleur accablante se démarquent instantanément à la sortie du tabac. Les bras chargés de lectures légères sur les idées de décoration en vogue et de l’incontournable quotidien sportif à éplucher à la plage, je m’approche du scooter pour mieux lire ce qui semble être un slogan tout trouvé en ces lieux : Ciel, terre et mer. En l’occurrence, il s’agit d’une agence événementielle spécialisée en sports extrêmes… Je note aussitôt qu’il faudra passer l’information à petit mari, toujours avide de ce type de défi…


Quant à ces trois mots accrocheurs, ils me semblent tomber à point nommé pour décrire notre visite du jardin des Méditerranées plus tôt dans la semaine. L’une de mes émissions fétiches nous avait mis sur la piste de ce joyau de conservation naturelle qu’est le domaine du Rayol. Dans ce grand parc à l’histoire singulière (trois propriétaires s’y sont succédé avant que Conservatoire du littoral ne soit appelé à la rescousse), la faune et la flore méditerranéennes sont à l’honneur : tout y est si sauvage et pourtant si savamment orchestré ! Les nuances de vert se déclinent à l’infini tandis que les senteurs nous enivrent au gré des vents : eucalyptus, mimosas, lavande... Tout ici n’est que régal des sens en éveil – et mêmes les plus oubliés et endormis d’entre eux seront titillés – et émerveillement pour une découverte contemplative et une riche introspection en toute quiétude. Entre les jardins méditerranéens qui sont ici chez eux, les jardins du monde nous offrent un voyage avec la biodiversité comme destination finale : le parcours initiatique et didactique conduit des Canaries à l’Amérique latine, en passant par la Nouvelle-Zélande. Les formes de la flore sont étonnantes, prêtant parfois au rire, parfois à la fascination.


L’ultime récompense, le joyau caché révélé uniquement aux promeneurs les plus persévérants, c’est cette petite crique à la pointe du domaine, la pointe du figuier ; ses eaux turquoises sont agréablement mises en valeur par les pins parasols et maritimes environnants – le tableau est exquis et le chant des sirènes irrésistible. Les habits d’été tombent aussitôt au sol, et nous piquons une tête inattendue et spontanée afin de nous offrir un véritable bain de jouvence dans cette eau qui est cristalline, à défaut d’être rafraîchissante. Repus de tant d’harmonie naturelle, nous refaisons surface bien malgré nous, mais gardons le sel sur la peau et repartons avec l’intime conviction d’avoir vécu, tel un Robinson, entre ciel, terre et mer, plongés dans un jardin d’Eden.



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