Sortez les Kleenex !

Les mouchoirs, je ne les avais pas prévus : mes petites poches étaient vides, très vides lorsque je me suis calée dans le confortable fauteuil du cinéma, ce dimanche après-midi-là. Le dimanche pourtant, il faudrait toujours avoir des mouchoirs en papier sur soi : journée cafardeuse par excellence pendant laquelle la grisaille avait également pensé assombrir l’espace de mes pensées… Un mouchoir, ça vous sauve un homme (ok, une femme) dans ces cas-là. Ou ça vous occupe un dimanche, surtout s'il s'agit du film "Les Petits Mouchoirs" de Guillaume Canet. Sauf que là, pour la peine, ce n'est pas les Kleenex les héros du film (quoi que...).

Le film démarre au quart de tour – sans mauvais jeu de mots – avec un accident brillamment amené : la tension monte dès les premières scènes qui frôlent l’inquiétude, l’interdit. Le doute s’installe et pile au moment où vous pensez que non, finalement, tout va bien se passer, paf ! Le drame, l’accident d’une violence inouïe et le film commence. Silence de pierre et de glace dans la salle.

Des mouchoirs, il fallait en avoir tant pour les larmes, en réalité, que pour les bons moments : une petite troupe d’amis qui décident coûte que coûte (et tant pis pour l’ami resté cloué sur un lit d’hôpital, on pensera à lui de temps en temps pour se donner bonne conscience) de partir en vacances avec pour tout bagage un lot de voiles couvrant secrets et cachotteries ; ça garantit des instants d’intimité, des affrontements, des surprises en tout genre, de la crise de nerfs du stressé de service à la grossesse inattendue. On ne s’ennuie pas, mais pendant ce temps le drame du début suit son cours, inexorablement et bien loin des plages et baignades insouciantes de la petite troupe. Les profils ne se ressemblent pas et sont même si disparates que l’on ne comprend pas forcément ce qui a réunis ces amis… Mais sont-ils vraiment des amis…? Il est permis d’en douter tant les caractères différent, les mécanismes en place sont parfois insondables et les petits mensonges et secrets les séparent.

Les petits mouchoirs blancs émaillent les scènes et nos réactions de spectateur qui reconnaîtra de-ci, de-là un peu de soi-même, un ami, un parent, un proche… Le Cluedo des ressemblances constituera la deuxième séance d’ailleurs, autour d’un petit dîner rapide mais riche en échanges verbaux – qui aurait pu penser que quelques petits mouchoirs pouvaient déclencher autant de passions ?

Photo : Flickr

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