Entre l'olivier et la Victoire


"Juste splendide", voilà les termes qui me viennent à l'esprit dans ce cocon qu'est la ville d'Arles, découverte grâce à un voyage surprise sous un rideau lourd de pluie. Qu'à cela ne tienne, faisant fi des éléments déchaînés - alerte orange, tout de même - l'amphithéâtre a déroulé ses arcs, les ruelles leurs pavés bosselés et les maisons leurs volets en bois couleur lavande, vert, bleu, gris rehaussés de pots rustiques aux formes chaleureuses. Tout ici me parle : les senteurs de pins le long de la route qui mène à Bandol, la lavande dissimulée avec délicatesse dans les plis des serviettes rigoureusement blanches de la demeure qui nous accueille, les couleurs entre ocre et gris des habitations, le vert de la végétation et cette touche argentée des oliviers tant aimés !
La promenade sous la pluie terminée, c'est un havre de paix qui nous accueille avec sobriété étudiée et chaleureuse : l'hôtel n'en est pas un... C'est plutôt un monde, un univers même, celui d'une vaste demeure où l'on est servis avec simplicité et sourires dans un cadre où chaque détail compte et vous emporte dans le raffinement. Le temps s'est ici arrêté, a marqué une pause dans la cour où l'eau du bassin frétille sous le vent et chaque pot en terre reluit sous les gouttes de pluie. Tout est lumineux malgré le temps maussade : ce petit miracle est rendu possible par une architecture authentique, de hautes fenêtres franches, de riches tapis usés et un mobilier alliant avec efficacité rusticité provençale et design à la candeur irréprochable.
Les tomettes d'un rouge mat et la grande cheminée de l'un des salons apportent une touche de chaleur, tandis que le hammam vous enveloppes dans ses vapeurs langoureuses - et elles sont bien venues après une journée de marche arrosée par les caprices de ce ciel pourtant réputé pour sa clarté et son ensoleillement ! La magie ici vous surprend à chaque tournant : un tour de clé dans la serrure de votre chambre de blanc et d'or vêtue, une poignée baissée ouvrant sur la salle de bain aux lignes contemporaines et droites, un regard tourné sur la tapisserie de la Victoire aux reflets dorés, la cuillère qui touille votre chocolat chaud servi sur un napperon brodé et accompagné de sa tige de lavande...

Cette magie des lieux, sous le regard bienveillant d'un bouquet de branches d'olivier et de la Victoire trônant au-dessus du lit, opère sans aucune difficulté, avec une justesse de tons qui transporte l'âme vers la méditation, le repos et cet émerveillement tant nécessaire dans la vie.

Je vous quitte...La magie des lieux m'appelle. Elle est précieuse, je ne veux point la faire attendre.

Photos : TheDaydreamer


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