Un château sous les palmiers ? Autant dire unir l'utile à l'agréable, surtout si les hauts murs du château aragonais d'Otrante ont le bon goût d'accueillir des expositions. Je ne me priverais pas d'un verre bien glacé de thé parfumé avec la menthe du patio, alors une virée chez Picasso, ses eaux-fortes et céramiques, vous pensez !
Le château modeste et imposant en est d'autant plus beau : la vue sur le petit port - de plaisance à présent - est suggestive et incite à jeter le regard loin, très loin au large pour voir si les Sarrasins flottent et menacent au large. Non, tout est calme en cette matinée ponctuée de moutons dans le ciel. Le climat parfait pour se laisser entraîner vers les eaux-fortes de la corrida, une source d'inspiration pour Picasso qui en quelques traits retranscrits l'adrénaline, les cris, les applaudissements, la souffrance et le sang. Tout en noir et pourtant si coloré. La foule et ses expressions résonnent entre ces murs anciens aux salles voûtées, silencieuses et mystérieuses, habitées par une douce brise qui s'engouffre par les fenêtres grandes ouvertes et les portes tout aussi accueillantes. Un musée improvisé ou simplement un musée à part, une invitation au voyage, certainement...
Picasso était aussi céramiste, donnant forme et matière à ses idées : plats, assiettes et surtout vases aux formes originales. Ceux en forme de chouette sont un régal d'humour qui ajoutent une corde à son arc créatif pour mon grand émerveillement et divertissement.
Pièces poétique entre toutes à mes yeux, le plat tout blanc, opaque et pourtant si lumineux d'un visage rond, symbole d'une pleine lune si familière sous ces cieux nocturnes.
Photos: TheDaydreamer (via iPhone)
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