La tradition estivale que j’ai moi-même créée (on n’est jamais aussi bien servis que par soi-même), veut que dès mon arrivée au village je visite religieusement le bar tabac du coin. Ici, ce type de magasin fait tout, vend tout : crèmes solaires (forcément), journeaux, vases en porcelaine (une façon élégante de faire référence aux souvenirs de rigueur), magazines et livres. Des livres en tout genre où je trouve mes lectures préférées qui m’attendent patiemment d’une année sur l’autre. Nos retrouvailles sont prévues, mais toujours suprenantes : Banana Yoshimoto me tend la main, Andrea Camilleri lance un juron en sicilien pour me faire sourire instantanément, tandis que Gianrico Carofiglio s’envole dans l’une de ses tirades cérébrales qui me fasinent et m’entraînent au plus profond de son personnage, l’attachant avocat Guido Guerrieri. Un vrai guerrier que ce Guido, effectivement : il mène l’air de rien les enquêtes au lieu de plaider au barreau, se découvre un nouveau talent d’investigateur tout en essayant de recoller les morceaux d’une vie sentimentale agitée dont les souvenirs le hantent. Par moments, une éclaircie déchire le ciel et là, sa petite philosophie de la vie et de ses moments parfaits brise la cuirasse et nous est présentée telle une vérité incontournable. Certes, ces moments de perfection sont fugaces et provisoires, mais ils sont là. La langue s’articule avec aisance, les mises en abîme se suivent et donnent accès aux méandres de ses réflexions et découvertes. Me voilà comblée et en bonne compagnie sur ma serviette de plage !
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
0 commentaires:
Post a Comment
Let me hear about your daydreams!