Thursday, December 23, 2010

De la plus belle eau


Les fêtes approchent, les lumières sont partout, étincellent et clignotent dans la nuit, tandis que nos pas ne résonnent plus, engloutis par la neige. Ça pétille à tout vent sur les Champs-Elysées et, plus modestement et pour les quelque "happy few", à côté de notre cheminée où le sapin a trouvé sa place tout de vert et d'or vêtu cette année.

L'un des cadeaux de Noël s'inscrit dans la droite lignée de tant d'or et d'émerveillement : une visite surprise à une exposition où pierres et métaux précieux faisaient briller les pupilles. Bienvenue à l'exposition Bulgari, au Grand Palais ! Bien plus qu'une immersion dans une rivière de gemmes et parmi les néanmoins fascinants tremblants de la maison, la mise en scène nous plonge dans un univers de création qui a traversé les années et les générations d'une seule et même famille partie, modestement, de Grèce. Au talent certain du fondateur, Sotiris Bulgaris, il faut ajouter le flair des affaires qui a permis à Bulgari de chasser un public cible, le repérer et de s'installer là où il se nichait, à commencer par les montagnes suisses.


Le cinéma doit aussi beaucoup à ce visionnaire de la joaillerie, ou c'est peut-être l'inverse ? A tel point que stars et starlettes ont arboré parures et tiares dans les films les plus célèbres : "La Dolce Vita", "La Rancune", "Soudain l'été dernier"... C'est une osmose parfaite dont l'apogée est incarnée par la collection privée de Elizabeth Taylor accumulée au fil des tournages mais surtout de ses histoires d'amour et rivalités entre ses prétendants.

Finalement, il s'agit d'une exposition brillant de mille feux et qui retrace, au travers de ces pièces uniques, l'air du temps de toute une époque. Seul bémol, loin es lumières de Noël et des brillants "fancy", la nef du Grand Palais : mal agencé, dépourvu de chauffage, ce somptueux écrin mérite d'être bien plus que cela. La nouvelle année apportera-t-elle un vrai projet (et des fonds) pour la mise en place d'un réelle infrastructure d'accueil du public et des expositions ?


Tuesday, December 14, 2010

Devinette


Qu'est-ce qui est doux, onctueux, mousseux, peut-être chaud ou froid et, surtout...vert ? Un vrai cauchemar pour les enfants, me direz-vous au regard de la couleur. Peut-être pas... En tout cas, l'adulte que je suis a découvert par un froid déjeuner d'hiver la réponse à la devinette avec une joie toute gustative : un bon verre de lait de soja chaud au thé matcha.

Le matcha, c'est de la poudre de thé vert très fine, presque aérienne. Le lait de soja doux est l'une de mes boissons de prédilection qui substitue ici et là le lait traditionnel et qui est, pour moi, plus facilement assimilable. Tout est question de goûts, au bout du compte, mais il est vrai que la concoction hivernale qui suit peut être réussie avec le lait de nos chères vaches, alors aucune excuse valable pour ne pas tenter l'aventure !

Ingrédients pour une personne (et les quantités sont données purement à titre indicatif...) :

-L'équivalent d'un verre de lait de soja doux (je mesure le lait dans le verre souhaité avant de le déverser dans la casserole qui attend patiemment...),

-Une demi cuillère à café de poudre de matcha (vous pouvez en mettre plus, mais attention au goût prédominant et puis cette petite merveille éthérée a un prix !),

-Si vous le souhaitez, quelques gouttes de miel ou de sirop d'agave (je préfère la boisson non sucrée, mais à vous de voir, une fois de plus...)

Préparation :

-Chauffez le lait de soja dans une casserole à feu doux. Pendant qu'il chauffe, vous pouvez le fouetter afin de faire apparaître une succulente petite mousse,

-Placez au fond de votre tasse préférée, vous pouvez prendre celle avec les rennes si vous voulez, personne ne vous en voudra à cette période de l'année, la demi cuillère de matcha. Versez un peu de lait de soja chaud (et l'édulcorant de votre choix) et agitez le tout à l'aide d'un fouet afin qu'il ne subsiste pas de grumeaux.

-Versez ensuite sur la préparation le reste du lait de soja, continuez à fouetter pour préserver la mousse finale !

La version froide vous donnera un onctueux "matcha shake" qui se défend très bien.

Voilà, vous pouvez sortir les charentaises, allumer votre feu de bois dans la cheminée et compter les heures et les minutes qui vous séparent de la descente du Père Noël dans le conduit de ladite cheminée.

Photo : Ici

The Quote


"Cream of Tartar: Officially known as potassium acid tartrate, cream of tartar is a fine white powder derived from white wine. It is used to stabilize egg whites and to inhibit crystallization when caramelizing sugar."

-- Flo Braker, Baking for All Occasions

Credits: Coockinglight

Des pommes, des poires...


Il y a quelques temps de cela, je vous parlais de mon petit déjeuner tendresse du moment, tout plein de jolies rondelles ou perles de fruits qui me mettent de bonne humeur au premier coup d'œil et me transportent au jardin, sous le soleil...oui, là, sous l'abricotier ça me semble bien... Pour illustrer mon billet (ici), j'avais utilisé la couverture d'un livre commandé à l'époque et depuis efficacement déposé dans ma boîte aux lettres (je commence à nourrir des sentiments de reconnaissance démesurée envers sa grande taille...cherchez pas, si vous n'avez pas vécu aux Pays-Bas, vous ne pouvez pas comprendre la magie d'une BOITE aux lettres...).

Il s'agit du Jane Grigson's Fruit Book, un petit livre bien épais recensant les fruits par ordre alphabétique, depuis leurs origines et jusqu'à leurs particularités les plus intimes. Malheureusement, la belle image de couverture ne trouvera aucun écho dans le corps du texte qui n'est agrémenté que de très rares dessins loin d'être appétissants et voulant rappeler les planches des herbiers ou encyclopédies scientifiques. Je suis peut-être superficielle, mais j'estime qu'en cuisine les visuels ont un rôle primordial à jouer. Là, je vais tout de même être relativement indulgente car il ne s'agit pas à proprement parler d'un livre de recettes, mais plutôt d'une encyclopédie condensée du monde des fruits. Bien écrit, riche en explications et ponctué d'anecdotes, le livre se lit avec délice en mangeant de beaux quartiers de clémentine juteuse et permet de découvrir tout ce qu'on ne sait pas des sempiternelles pommes ainsi que les fruits du paradis les plus insolites ("bilberries" anyone?!). Les recettes sont bien là, après chaque chapitre explicatif et c'est là que le manque d'iconographie se fait cruellement sentir une fois de plus... Je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant, car je n'en ai essayé aucune, mais vous verrez bien si au fil des prochains billets une nouvelle recette fera son apparition ici ! Comme ça, au passage, j'ai déjà repéré le Strudel, qui a ranimé de tels souvenirs gourmands qu'un coup de fil à ma maman s'impose - la reine du Strudel, c'est elle !

Tuesday, December 7, 2010

Elégance et Intelligence

Cela fait des mois et des mois que l’idée de parler de ces animaux farouches et au caractère bien trempé trottait dans le manège de ma tête et alors quelle meilleure occasion que le Salon qui lui est dédié pour vous faire l’apogée de cet être noble et fidèle qu’est le cheval ?

Une occasion en or et les retrouvailles très urbaines grâce au Salon ont contribué à raviver la flamme : le cheval est une passion chez moi, a été un sport pratiqué et reste indéniablement une source d’inspiration et d’admiration. De par ses lignes harmonieuses, ses aptitudes si multiples et complémentaires à la fois, il fait partie de ses animaux qui semblent animés d’un feu sacré interne qui ne demande qu’à être allumé par l’étincelle de la complicité avec l’homme. Ce fidèle équidé n’a pas manqué de le suivre au pas, son cavalier, contre vents et marées, guerres et promenades pacifiques et au-delà des défis sportifs. Son caractère au sang (parfois pur) chaud ajoute de l’épaisseur au personnage féerique : toujours présent il faut parfois composer avec ses particularités et c’est justement la richesse de ces facettes qui rend cet animal si attachant et unique à mes yeux. Justement, si je voulais en rajouter, je vous parlerais de ses yeux : grande pierres de jais, ouverts sur le monde, bienveillants et attentifs, ils vos scrutent à chaque mouvement, prêts à donner le signal – fuir ou rester ! Grâce au salon, les fjords, cobs, lusitaniens et leur petits et grands frères de tous les horizons m’ont réchauffé le cœur – une caresse, un souffle chaud et régulier issu de naseaux doux au toucher et tout est dit, ou presque : un dernier mot s’impose car si les chevaux de traits ne sont plus utilisés dans les champs, grâce au travail de passionnés ils se défendent à coups de dents et de reconversion touristique – et c’est tant mieux !

Fashion pic of the week

Thick and light snow flakes fall right in front of my window, while my dear Frankie sings Christmas carols of another era, full of warmth and charm in his velvety voice. The softness of his tone is the perfect backdrop to the sheer luxury of the rich fur wrapped around the neck of the model in the fashion pic of the week. The eagle-eye tile-colored photograph send cold vibes down our spine but also makes us long for natural fabrics reassuring to the touch and reminiscent of long walks in the cold, by the grey-hued sea swept by the wintry winds. As an echo to the fur, the high waisted leather belt defines the woman’s frame despite the multi layered gear – chic bohemian at its best, underlined by a messy bun that seems natural but actually ads a sophisticated touch of highlighted hair color. Ready for a walk by the pier ?

Credit: Stills

Tuesday, November 30, 2010

En selle !


Au cours d'un dîner impromptu avec l'un de nos amis abandonné par sa compagne en voyage en Amérique Latine, la discussion s'est tournée vers les lectures de chacun - un de mes sujets fétiches, vous l'aurez compris. Lorsqu'un bon dîner en agréable compagnie se trouve en plus agrémenté de belles lettres, la soirée est parfaite. Comme souvent dans ces cas-là, j'ai mentalement sorti mon bloc-notes et me suis juré de commander au quart de tour Les Cavaliers de Joseph Kessel.

J'avais déjà lu Le Lion il y a des années de cela et j'avais passé un excellent moment, alors pourquoi ne pas retenter l'aventure, du côté de l'Afghanistan cette fois-ci ? J'aime bien voyager, moi. Notre ami semblait si fasciné par l'histoire qu'il m'a en quelque sorte contaminée et une fois que la curiosité s'en mêle, difficile de faire mon autruche ! Mettre la main sur l'ouvrage n'a pas été chose facile, d'autant plus que, pour une fois, je me suis imposé d'aller le chercher chez le libraire et pas sur Internet, comme si un classique de ce type ne pouvait s'acquérir que d'une façon traditionnelle qui n'en entache pas le contenu. Etrange, non ? Je n'avais pas encore tourné une page de l'ouvrage à ce stade, évidemment... Mais j'avais un pressentiment. A priori le livre a encore beaucoup de succès car il m'a fallu le commander et patienter deux bonnes semaines avant de pouvoir passer le chercher...

La lecture des premières pages m'a déçue : la mise en place du récit est longue et un peu laborieuse ; les personnages défilent mais ne sont pas ceux auxquels le narrateur va s'attacher à part quelques exceptions. Ainsi, le doyen du monde nous est présenté en ouverture de l'œuvre et émaille le récit de sa sagesse et de son visage parcheminé. Certes, la mise en situation est nécessaire et donne le ton de ce pays essentiellement masculin, fait d'honneur et de...traditions où la folie et la passion des hommes peut tout ravager ou glorifier en un instant. C'est par des chemins détournés que nous arrivons aux cavaliers et à leur jeu ancestral : le tchopendoz. De cette épreuve d'habileté et de courage dépendent villages, réputations et projets d'avenir ou de postérité. L'enjeu est immense et nous suivons le personnage principal, Ouroz - le cavalier - et sa monture, Jehol, un personnage à part entière. Là, l'image d'un centaure me vient à l'esprit tellement l'osmose est totale au fil de cette aventure et de la défaite lors de la célèbre rencontre de tchopendoz, menée sous le regard des hommes importants de la capitale, la grande Kaboul ! Mais, est-ce vraiment une défaite ? Et toute défaite ne permet-elle pas d'ouvrir de nouveaux horizons et de sonder ses limites et sa volonté ? Le voyage devient initiatique, universel, bien plus que la victoire finalement. Le voyage est aussi long, très long et nous fait plonger dans les rouages de la tradition et de la psychologie de tout un pays. Un récit épique nécessaire pour comprendre de l'Afghanistan autre chose que les images entrechoquées de la géopolitique actuelle.

Photo : aloufok

Goede tijden...



The morning breakfast has always been my very special passion. Starting the day surrounded by pleasant smells, colors, textures and tastes paves the way for a smiling day ahead and given nowadays crazy lifestyle and working hours, this is bottom line. For nutritional reasons when I was a teenager I had to learn this the hard way and had to cope with omelette, tuna salad and even cold meat at 7am. Well, it was that or I would be fainting in class around 10am with zero levels of sugar and energy. Blessed time... The first impact with the breakfast lunch was tough: the tastebuds and stomach were complaining strongly against this tour de force - everything seemed too much and such a labor of love to wolf it down. Patience though works wonders and now, there is no way I am stepping out of the apartment in the morning without having first indulged in a full-fledged breakfast that starts with salty dishes and ends with sugar treats. Part of the sugar feast that I particularly relish is cereals of the plainest kind, no interference is allowed, with soy milk (and I won't discuss here whether soy is going to kill me or not...) and...fruit! I particularly love the fruity bit: it adds freshness, juiciness and color - try with raspberries or red currants and the rainbow is in your plate! A few slices of banana look pale and blank, but they add texture and voluptuousness too and the combination works wonders with a few grapes that pop into your mouth as you bite into them... This is definitely one of the favorite moments of my morning routine, definitely "Goede Tijden"!

Tuesday, November 23, 2010

Sortez les Kleenex !

Les mouchoirs, je ne les avais pas prévus : mes petites poches étaient vides, très vides lorsque je me suis calée dans le confortable fauteuil du cinéma, ce dimanche après-midi-là. Le dimanche pourtant, il faudrait toujours avoir des mouchoirs en papier sur soi : journée cafardeuse par excellence pendant laquelle la grisaille avait également pensé assombrir l’espace de mes pensées… Un mouchoir, ça vous sauve un homme (ok, une femme) dans ces cas-là. Ou ça vous occupe un dimanche, surtout s'il s'agit du film "Les Petits Mouchoirs" de Guillaume Canet. Sauf que là, pour la peine, ce n'est pas les Kleenex les héros du film (quoi que...).

Le film démarre au quart de tour – sans mauvais jeu de mots – avec un accident brillamment amené : la tension monte dès les premières scènes qui frôlent l’inquiétude, l’interdit. Le doute s’installe et pile au moment où vous pensez que non, finalement, tout va bien se passer, paf ! Le drame, l’accident d’une violence inouïe et le film commence. Silence de pierre et de glace dans la salle.

Des mouchoirs, il fallait en avoir tant pour les larmes, en réalité, que pour les bons moments : une petite troupe d’amis qui décident coûte que coûte (et tant pis pour l’ami resté cloué sur un lit d’hôpital, on pensera à lui de temps en temps pour se donner bonne conscience) de partir en vacances avec pour tout bagage un lot de voiles couvrant secrets et cachotteries ; ça garantit des instants d’intimité, des affrontements, des surprises en tout genre, de la crise de nerfs du stressé de service à la grossesse inattendue. On ne s’ennuie pas, mais pendant ce temps le drame du début suit son cours, inexorablement et bien loin des plages et baignades insouciantes de la petite troupe. Les profils ne se ressemblent pas et sont même si disparates que l’on ne comprend pas forcément ce qui a réunis ces amis… Mais sont-ils vraiment des amis…? Il est permis d’en douter tant les caractères différent, les mécanismes en place sont parfois insondables et les petits mensonges et secrets les séparent.

Les petits mouchoirs blancs émaillent les scènes et nos réactions de spectateur qui reconnaîtra de-ci, de-là un peu de soi-même, un ami, un parent, un proche… Le Cluedo des ressemblances constituera la deuxième séance d’ailleurs, autour d’un petit dîner rapide mais riche en échanges verbaux – qui aurait pu penser que quelques petits mouchoirs pouvaient déclencher autant de passions ?

Photo : Flickr

Sunday, November 21, 2010

The Quote


"Et c'est là, à Westport, dans la maison du bonheur, que la poupée en moi s'est déglinguée. C'est là qu'un matin, sur la plage de Sound & Compo, dans ce cadre si beau, où l'air était si vif, et léger, exaltant, où les gens étaient minces, et beaux, et supérieurs, c'est là que j'ai ressenti le manque d'Alabama, le manque de cette terre abhorrée qui était la mienne."

--Alabama Song, Gille Leroy

Wednesday, November 17, 2010

Révolution professionnelle


Puisque le travail semble me prendre toutes mes journées, mes nuits et même la santé au passage, autant pousser le vice jusqu'à se se faire mal en parlant boulot jusqu'au bout des ongles et de la mode. S'il est rare que j'achète des vêtements ou accessoires strictement destinés à une vie professionnelle (quelle tristesse ce serait, non ?), là j'ai dû m'y mettre.

Le sac en toile crème à l'effigie de mon employeur faisait bien l'affaire et était le parfait fourre-tout camouflant sous des courbes modestes (et difformes, l'adjectif est lâché) les dossiers du jour et la tranche de jambon achetée en courant au supermarché du coin, histoire de manger entre deux courtes nuits. Que des qualités, me direz-vous. Certes, jusqu'à ce que la pluie s'en mêle, non pas un ou deux jours, mais une bonne semaine, au bas mot. Sous l'effet de cette coquine, mouillé le sac, difforme et décoloré. Cruellement déçue par cette trahison de bas étage, j'ai décidé d'investir dans le solide : à moi le bon vieux cuir et les fermetures éclairs, sans parler des dizaines de poches où je n'ai plus à chercher pendant un quart d'heure le trousseau de clés du bureau ou le stylo. Bon, il s'agit juste de se mettre d'accord sur la distribution des poches et de ne pas s'emmêler les pinceaux...

Ce petit bijou m'a été livré en 3 jours, top chrono, sans un accroc et pour le moment tient toutes ses nobles promesses. Déjà, j'avoue, l'allure de la travailleuse est un poil plus fière et puis il me permet de tout ranger sans rien froisser - ça, avec le baluchon, c'était juste mission impossible. Il peut transporter dossier et feuilles, droits comme des soldats, et l'ordinateur portable si besoin est. Sa forme compacte fait qu'il ne prend pas beaucoup de place et se glisse facilement dans un coin ou sous un siège de métro (bon, il s'agit de ne pas l'oublier, nous sommes d'accord).

Le total look n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais la très efficace marque à l'origine de cet allié de poids vient de m'annoncer à grand renfort d'emails que le portefeuille est disponible à présent... S'il est aussi bien conçu que son grand frère, c'est un bon coup, je vous dis - mais ne dites pas que c'est moi qui vous l'ai dit, ok ?

L'efficacité et l'esthétique dans le travail, je ne vous dis que ça. La révolution est en marche.

Thursday, November 4, 2010

White and green


For quite a few months, my beloved friends, the books - read and unread - have been trapped in the moving boxes, left alone with their own kind, in the cold and far away from greedy reading eyes. After having experienced life in boxes, they did see the light, although briefly and poorly: they were piled up along one of the corridor walls, in utter disorder. How inconvenient for such loyal friends! Measures had to be taken and after more than 6 months of sweat and tears, they found their spot in the sun - and so did we, little by little. The guest room is the place. Tada!

In an almost all-white environment shared between the office space and the convertible couch, we added a (white, needless to say) bookcase to welcome them all with open arms. As much as I love a tidy place and organized lists, the book arrangement follows no specific order: the art books seem to be all on the left, the novels and poems are loosely standing on the right. In between, a few little animals - never without them, you know me - and trinkets of all shapes. Not too many, dust traps are not my favorite items. It is such a relief for the mind of the reader to see all the books finally in their own little world, standing straight and proud where they belong quite naturally.

The room is perfect for concentration and meditation: soft colors have that effect on me. One green spiky character did find its way in this soft-hued space: meet Tex-Avery-the-Cactus. Its funny shape seems to have come out of a Texas landscape and brings an undisciplined touch in a world of straight lines and peaceful austerity.

The place also seems to be a hit with our guests, it is a space meant to welcome them above all, so I am quite happy they seem to enjoy its quietness and the view on the garden. Our white and green space seems to be up and running, and boy it feels sooooo good!

Credits: TheDaydreamer

Sunday, October 31, 2010

Hammam


Le film homonyme avait fait grand bruit à l'époque, probablement en raison, entre autre, de la performance de toute beauté (lisez...à la lettre, s'il vous plaît) de Alessandro Gassman. Il n'y a qu'à voir l'affiche pour comprendre...

Point de Alessandro au bout de l'escalier taillé dans la pierre et subtilement illuminé par en dessous menant au sous-sol de l'hôtel particulier... La descente se fait doucement, en torsades, comme pour annoncer les déliés des lettres gravées sur les portes en verre de la salle de balnéothérapie et du hammam. Lumières tamisées, grands miroirs marocains, kilims, bougies parfumées, canapé en cuir blanc recouvert de douillets coussins en fourrure, une fois de plus les contrastes sont frappants et par là même fascinants.


Tout est suggéré, même la chaleur humide et torride qui s'accumule en douces volutes de goutelettes derrière la lourde porte en verre qui s'ouvre sur le hammam. Une seule pièce de marbre, un mur du fond sombre et veiné comme l'ébène et trois robinets sobres, essentiels, dégagent froideur et chaleur à la fois. La peau vit le choc des températures et de textures, s'ébroue puis s'acclimate. Les cheveux se mouillent et les yeux se ferment, bercés par tant de chaleur et d'humidité. Les muscles s'assouplissent et le bruit de l'eau froide qui s'écoule paisiblement des trois robinets rassure - la température peut baisser selon nos souhaits, il suffit de s'asperger de ce liquide froid et revigorant.


L'équilibre est atteint et l'extérieur vite oublié pour une immersion totale dans le monde des sens et du bien-être. Revenir en surface est une montée progressive vers le feu de cheminée à l'étage... Et tout semble en apesanteur, la réalité enfin équilibrée.


The Quote


"Voir ce qui est, ici et maintenant, c'est cela la contemplation."

-- Sagesses : 365 Pensées de Maîtres de l'Inde

Entre l'olivier et la Victoire


"Juste splendide", voilà les termes qui me viennent à l'esprit dans ce cocon qu'est la ville d'Arles, découverte grâce à un voyage surprise sous un rideau lourd de pluie. Qu'à cela ne tienne, faisant fi des éléments déchaînés - alerte orange, tout de même - l'amphithéâtre a déroulé ses arcs, les ruelles leurs pavés bosselés et les maisons leurs volets en bois couleur lavande, vert, bleu, gris rehaussés de pots rustiques aux formes chaleureuses. Tout ici me parle : les senteurs de pins le long de la route qui mène à Bandol, la lavande dissimulée avec délicatesse dans les plis des serviettes rigoureusement blanches de la demeure qui nous accueille, les couleurs entre ocre et gris des habitations, le vert de la végétation et cette touche argentée des oliviers tant aimés !
La promenade sous la pluie terminée, c'est un havre de paix qui nous accueille avec sobriété étudiée et chaleureuse : l'hôtel n'en est pas un... C'est plutôt un monde, un univers même, celui d'une vaste demeure où l'on est servis avec simplicité et sourires dans un cadre où chaque détail compte et vous emporte dans le raffinement. Le temps s'est ici arrêté, a marqué une pause dans la cour où l'eau du bassin frétille sous le vent et chaque pot en terre reluit sous les gouttes de pluie. Tout est lumineux malgré le temps maussade : ce petit miracle est rendu possible par une architecture authentique, de hautes fenêtres franches, de riches tapis usés et un mobilier alliant avec efficacité rusticité provençale et design à la candeur irréprochable.
Les tomettes d'un rouge mat et la grande cheminée de l'un des salons apportent une touche de chaleur, tandis que le hammam vous enveloppes dans ses vapeurs langoureuses - et elles sont bien venues après une journée de marche arrosée par les caprices de ce ciel pourtant réputé pour sa clarté et son ensoleillement ! La magie ici vous surprend à chaque tournant : un tour de clé dans la serrure de votre chambre de blanc et d'or vêtue, une poignée baissée ouvrant sur la salle de bain aux lignes contemporaines et droites, un regard tourné sur la tapisserie de la Victoire aux reflets dorés, la cuillère qui touille votre chocolat chaud servi sur un napperon brodé et accompagné de sa tige de lavande...

Cette magie des lieux, sous le regard bienveillant d'un bouquet de branches d'olivier et de la Victoire trônant au-dessus du lit, opère sans aucune difficulté, avec une justesse de tons qui transporte l'âme vers la méditation, le repos et cet émerveillement tant nécessaire dans la vie.

Je vous quitte...La magie des lieux m'appelle. Elle est précieuse, je ne veux point la faire attendre.

Photos : TheDaydreamer

Friday, October 29, 2010

Going virtual

A few months ago already, I took a deep breath and went for it: I downloaded the Kindle app on my phone and started discovering the intimidating world of e-books. For someone who loves books and considers reading the key intellectual activity and hobby in her life, you have to understand that this was a leap of faith.

Books... I love everything about them: their shapes, their covers (not all of them! This reminds me of Carrie going to the bookstore and coming out totally depressed by horrendous covers, but still, you know, that's part of the fun), the texture of the paper, their smell - oooh the smell of books, that's a trip to dreamland alright! - and the world they jealously covet until you take the time and patience to turn each page, maybe next to a warming fireplace or while lying under the scorching sun with your feet in the clear summer water of some idyllic beach... Books move at their own pace, they belong to an intimate world that requires time and concentration. And these are just a couple of reasons explaining my unlimited passion for these companions...

The description above is necessary, you see, to underline how big a leap of faith mine was, shifting from paper-based books to virtual books. If I did jump, this does not mean that I enjoyed jumping... Obviously, it would be wrong of me to judge e-books by the cover while reading them on a tiny phone screen (thus, tiny cover...), but I thought the (free) app would be a good start, just to test my patience and the usefulness and accessibility of it all, devices included. Still, this being said, I do feel that shifting from the traditional paper stories to virtual supports simply does not feel comfortable for me. I feel that I have lost part of the pleasure of reading, not to mention that shifting to e-books means that they too have been absorbed by the quick pace of the Internet, fast-forwarded at high-speed in a de-materialized future. I find this hard to accept even though the change may be fun and certainly kindles curiosity. This is the whole (sad) point for me: e-books are anecdotal. Given the choice, I would not think twice and step into a library and just leaf through the good old pages!

This timid and not so successful first attempt needs to be mitigated though by the recent experience with e-magazines. Possibly this easy-going format for short-term information and reading is more suitable - for me, that is - to de-materialization. Possibly too, I did start reading e-magazines from an author I know and admire via his lovely blog. I guess that makes the leap much more enjoyable.

This brings me to sharing with you the utter pleasure of hitting the Next and Previous buttons while drooling over each and every recipe and article of Sweet Paul Magazine. The food shots are amazingly vibrant, the articles entertaining and rich, and the recipes deeply inspiring. The final result is a professional look and feel and a gorgeous issue. You can subscribe to the e-magazine (or newsletter, as you best see fit) and leaf through it online or just download it for future reference... The pages are alive with ideas, colors and...smells that hit you the moment you flip your laptop screen open!

Given this first happy digital encounter, I just subscribed to another newsletter... Again, I am a regular visitor of this blog and highly appreciate every word of it (even though I do not always agree with the US look on Paris life) and the overal quality and relevance of detailed information it provides - not to mention the humor. My guess is, if all this is kept alive in the e-world, I will soon find another addictive read on the computer!

Am I going virtual or what?

Credit: SweetPaul Magazine as it appears on the Daydreamer's computer

Thursday, October 28, 2010

Art moderne : une nouvelle définition


By M., London

En parcourant les articles ce matin décrivant de nouveaux projets artistiques ou ceux en cours dans les pays européens, je me suis dit que la perche m'était tendue pour vous faire part de ce que j'appelle, avec toute la finesse que vous allez reconnaître en moi, "la masturbation d'esprit". Que ce soit en Italie, en France ou en Angleterre, il semble que le maître mot soit "originalité" poussée à un tel extrême que ce nouvel idéal en oublie les valeurs essentielles au domaine artistique à mon goût, soit l'esthétisme, laisser libre cours à l'imagination du spectateur (avez-vous remarqué que toute oeuvre d'art moderne est aujourd'hui accompagnée d'une notice explicative dont la teneur se veut généralement philosophique ou environnementaliste et que l'on peut facilement comparer à toute conversation de comptoir de café ?) et marqué d'un talent unique ou profond.

Mon parc préféré dans le Central London, Kensington Gardens, est en ce moment envahi de larges sculptures (cela m'a fait mal d'écrire ce terme...) en acier inoxydable de forme arrondie censées refléter les couleurs de la nature, la faune du parc et les chers visiteurs en y ajoutant une illusion optique où tout est représenté à l'envers. Cet artiste malheureusement réputé (notre monde actuel est devenu si peu exigeant en matière de bon goût et de réelles recherches intellectuelles) n'est autre qu'Anish Kapoor, reconnu pour son art contemporain dans le monde entier. Le titre de cette exposition qui lui a valu, j'imagine, de nombreuses nuits sans sommeil car il fallait y penser : Turning the World Upside Down. Il faut tout de même avouer que tous les jours, ma tête se retrouve à l'envers lorsque je vois des masses de gens se regarder dans cet acier inoxydable version XXL alors qu'à 2 pas, vous avez le Kensington Palace, charmante maison riche en histoire construite à la fin du XVIIe s.

Toujours à Londres, dans le quartier de Mayfair, le sculpteur italien Lorenzo Quinn va évoquer l'enfance grâce à une énorme main d'enfant tenant la première voiture du sculpteur, une Fiat. Notice explicative : "Nous sommes au fond tous des enfants et il est important de ne jamais oublier l'enfant qui est en vous". Curieusement je préférerais l'oublier si je dois me représenter l'enfance ainsi ! Je vous laisse deviner le titre de l'oeuvre qui fait référence aux voitures quand nous étions tous des enfants et qui a dû l'amener à réfléchir pendant des heures : "Vroom Vroom"...

Mais Paris n'est pas en reste. Cette magnifique capitale, un vrai musée à ciel ouvert, vient d'ouvrir ses portes à un autre "artiste réputé", Takashi Murikami. Celui-ci est spécialisé dans le style manga et a quand même au fond de lui des restes de bon goût puisqu'il a décidé de mettre en valeur ses créations colorées et "manganesques" dans un lieu également riche en histoire et en élégance, le Château de Versailles. Si vous visitez en ce moment la demeure créée par Louis XIV, vous aurez la malchance de découvrir dans les salles du Roi Soleil des personnages manga censés interpréter l'histoire du Palais à travers les yeux des Japonais. Ah, là aussi, il fallait trouver une explication qui va chercher loin... Toutefois, il semble qu'un descendant de Louis XIV vient de frapper du poing sur la table et demander l'arrêt de cette exposition qui dénature le lieu et son histoire.

En Italie à Milan, l'artiste controversé Maurizio Cattelan a installé devant la Bourse sa sculpture au message provocateur : une main fermée dont seul le majeur semble défier le monde. Titre de l'oeuvre : L.O.V.E, pas si évident au premier abord (ce n'est pas de cette manière que nous nous représentons l'amour généralement). Il a été suggéré de par son emplacement que le message était anti-capitaliste - très fin en pleine période de crise -, mais l'auteur a nié cette vision. Le plus étonnant pour moi n'est pas que cet auteur tente de surfer sur une vague qui semble fonctionner pour se faire connaître, mais que cela marche amenant la mairie à se demander comment elle allait financer l'installation permanente de cette sculpture. Je suis sans voix finalement...

L'Art moderne a donc une qualité tout de même extraordinaire, celle de me déconcerter jusqu'à me faire taire !

Tuesday, October 26, 2010

La vitesse supérieure

Ce salon fait partie des mythes, des rêves - à tort on attribue ce type de rêve exclusivement à une clientèle masculine aimant rouler des mécaniques - et des journées d'attroupements mémorables dans les moyens de transports menant à la Porte de Versailles. Pour les courageux et baraqués sachant doubler par la gauche et par la droite (tous les coups sont permis dans le bus et sur les quais du métro parisien), la récompense sera toute en couleurs, en chevaux et puissance. Bienvenus au Salon de l'Automobile !

L'industrie de la tuture emploie tellement de monde, fait tourner tellement de turbines de par le monde que tout lobby serait à ce stade probablement superflu. Mais il faut que les groupes d'influence survivent, voyons. Le fait est que ce salon a trouvé, sans grands efforts, sa place de choix dans mes petits papiers et l'ouverture de ses portes est donc annoncée au feutre noir dans l'agenda. Comme bien souvent dans les salons, le spectacle est autant sur les podiums que dans les allées où une foule bigarrée se presse à tel point que les modèles exposés en deviennent encore moins accessibles - si une telle idée peut toutefois être encore envisageable. Alors évidemment, il y a ceux qui décident d'aller choisir leur prochain modèle, ceux qui vont rêver et baver (au choix, ne soyons pas difficiles) sur les bolides mythiques ou ces prototypes qui le seront peut-être un jour dans notre galaxie... J'avoue faire un peu partie de la deuxième catégorie : un beau bolide tout rouge ou une nouvelle KIT ou Bat Mobile recouverte de la nouvelle teinte noire plus-mate-tu-meurs, ça ne court pas les rues et ça enflamme l'imagination ! J'ajoute à ce péché mignon d'un superficialité telle qu'elle n'en est même pas douteuse, le plaisir de la découverte et cette année la palme revient sans contexte à l'un des halls les moins visités, hélas : celui des voitures de nouvelle génération - autrement dit, des nouvelles technologies au profit de véhicules propres roulant avec de nouveaux combustibles.

Autant vous l'avouer tout de suite : je ne donnais pas cher de ce hall... Et la première impression a en effet été celle d'un hangar renvoyant l'écho de nos propres rêves. Peu d'amateurs de grosses cylindrées s'étaient donné rendez-vous devant la nouvelle voiturette électrique du moment ou le stand annonçant le carburant...végétal. On en parle pourtant, dans la presse, à la télévision et à la radio, de ces nouvelles pistes ! Souvent incroyables, parfois loufoques (le colza dans le moteur ? Et pourquoi pas des pâquerettes ?), ces nouvelles sources d'énergie, car c'est bien de cela qu'il s'agit, ne demandent qu'à gagner leurs lettres de noblesse. La lutte est dure tellement l'odeur d'essence emplit encore les poumons et les esprits des admirateurs de ces monstres sacrés à l'accélérations fulgurante. Mais, après tout, en posant mon regard sur ces voiturettes semblables à des Lego, pourquoi comparer ? Ne suffit-il pas d'accepter la simple existence d'une nouvelle catégorie de transports ? Elles en seront d'emblée moins décevantes et on arrêtera de les vouloir rendre sexy et rapides à tout prix. De toute façon, une Smart, vous trouvez ça sexy, vous ? Voilà.

Finalement, vu sous cet angle, je trouve que passer à la vitesse supérieur n'est plus si difficile. Cela étant dit, il reste du chemin à parcourir et la pente est raide : les prix restent haut perchés et les performances en bas de l'échelle. Si ces deux-là pouvaient trouver un juste milieux, tout irait plus vite, zou !

Tuesday, October 19, 2010

Sorbet audacieux

Les sorbets sont calés, presque oubliés, au fin fond du congélateur et leurs couleurs fraîches et pétillantes se fanent jusqu'à l'été prochain... Pas de goût acidulé en vue, pas d'écorces de citron ou citron vert... Et alors que nous ne cherchons que chaleur et petites laines, biscuits dorés et tartes à la rhubarbe, il y en a qui bataillent contre la grise mine.

Ils sont audacieux et doués, les magiciens des cosmétiques (ah, mais je vous en ai déjà parlé de cette maison fétiche, oui oui) : dans un petit flacon aux couleurs des roses écloses, voici qu'ils nous demandent d'hydrater notre peau en mettant le flacon... dans le frigo, sur la clayette du milieu pour la juste dose d'équilibre - j'en ai décidé ainsi - et aussi loin que possible des délices du palais ; confondre crème hydratante et plaquette de beurre serait une erreur regrettable.

Si la démarche quelque peu ménagère n'est pas nouvelle, il est assez étonnant qu'on nous demande de la suivre à l'orée des frimas de l'hiver. Autant s'imaginer plonger la tête dans une bassine d'eau froide en sortant du lit. Pas très réjouissant de prime abord, non ? Si les inventeurs de l'élixir et les cerveaux derrière ce lancement de produit à contre-saison ont fait preuve de courage (ou d'inconscience), j'ai comme l'impression qu'ils en demandent au moins autant aux consommateurs.

Affaire à suivre... en claquant des dents et des pores.

Reflets du mois


La dernière publication Fashion Fashion dans ces pages remonte à... un bon bout de temps. Inspirée par les couleurs changeantes du paysage du mois d'octobre, rehaussé des sautes d'humeur d'un ciel paré d'automne, voici les reflets du mois : entre neutres apaisant et feuille d'or luxueuse, histoire de réveiller les pupilles qui ne s'habitueraient que trop vite aux tons gris ou taupe poudrés. La touche animale ne pouvait manquer sur notre mannequin virtuel et à l'en croire magazines et people.

Cette touche féline nous secoue de la torpeur ambiante et nous incite à décoller les lèvres de cette tasse de chocolat chaud qui nous pare de moustaches brunes si seyantes.

Sourions, c'est l'automne !


Sunday, October 17, 2010

Georgie


Friends landed and smiled, right away. They had wishes about the perfect Parisian stay, bright ideas, numerous dreams, enough plans for ten years ahead and a million nights out and endless, sheer, fun.

What better opportunity to let go, forget the heavy working weeks and plunge head first into discovery mode in the Paris dazzle. After having spent months in the capital with only practical details to fix, light bulbs to change and dimmers to mount, a real break - finally. Hectic days started with brunches, cappuccinos - the homemade kind, no other - croissants and fresh red berries in pearl white yogurts. The bustling streets drawned in noise and colors while accents and words from all over the country and the world crowded our ears, made us dizzy with anticipatino and excitement of special shared moments.

Lunches and dinners at terraces and restaurants ensured an idillyc background to endless talks, jokes, anecdotes and friendly confessions. A pause here and there, newspaper in hands and china teacups on the wooden table where lilacs released heady perfumes from under their velvety and fleshy petals.

On the spur of the moment, the idea to start the night in a special, unique place a the heart of Paris, came up. Good company helped make the decision in the blink of a mascara laden eye and off we went, to the Georges V. Golden marbled floors, transparent vases and a sea of flowers and green leaves showered by dazzling lights from the chandeliers... A daydream come true while we were lead into the cocktail lounge covered in dark and shiny wood, warm and luxurious hues. Despite the overwhelming richness of textures and perfumes, the place showed a friendly and professional face - a friend at first sight. And a favorite nickname for precious memories to treasure with smiling friends: Georgie was born.

Long live Georgie!

Tuesday, October 12, 2010

The Quote


"C'est un signe de médiocrité que d'être incapable d'enthousiasme".

--Honoré de Balzac

Photo: inconnu

Monday, October 11, 2010

Le fil d'Irène


Une voix envoûtante fait vibrer les ondes sur France Inter pour un Parking de Nuit pris en plein vol. Une voix inattendue et aimantée. L’oreille reste fidèle, le cœur aussi. La voie mystérieuse et fascinante sert une diction précise, une débit velouté, tout en finesse. Irène Frain, j’apprends, est aux commandes, avec classe et fluidité, pour nous parler…de cinéma. Un film en particulier trouve grâce à ses yeux, de ceux dont on entend parler depuis une vie mais qui nous échappent, comme par enchantement…ou malediction. Sur La Route de Madison. Irène détaille la passion qui anime les personnages et qui l’anime elle lorsqu’elle se trouve face à leurs vies. Son attirance est contagieuse et c’est avec aisance que l’envie irresistible de me lover dans une salle obscure face à Clint et Meryl prend le dessus. C’est promis, juré : coûte que coûte je mettrai la main sur ce film. Puisque j’y suis, je passerai d’abord par la librairie du coin pour voir et toucher le livre qui a inspiré la pellicule. Et puisque j’y suis une deuxième fois, allons voir aussi les écrits d’Irène. Si elle vous enveloppe telle une douce couverture en plein hiver avec sa voix, il y a des chances pour que son écriture soit tout aussi chaleureuse, non ?

Bien m'en a pris de suivre ce fil tissé par Irène, sa voix, sa diction, sa cadence. Les Naufragés de l'Ile Tromelin, c'est une récit qui vous saisit, en plein vol, lui aussi. Clair, sans fioritures, direct et limpide comme les eaux de Madagascar, il vous entraîne et vous fait couler par le fond dans l'âme humaine, cette inconnue. Un voyage initiatique pour nous comme pour les naufragés qui en sortiront avec une nouvelle identité. Ceux qui s'en sortiront. Un voyage indispensable servi par une écriture tout aussi efficace et incontournable.

Au bout du fil, d'autres découvertes m'attendent, j'en suis certaine. La prochaine étape sera celle de Madison, sur grand écran cette fois-ci, dans l'espoir que la délicatesse des sentiments y aura trouvé un champ d'expression à la hauteur.

Tuesday, October 5, 2010

The Snoopy Week


Feeling very much like Snoopy this week. Click on the picture to enlarge and appreciate every little attitude and word.

Tuesday, September 28, 2010

Hotel bonanza

When mentioning a stay in a hotel, one may invariably and over-confidently start daydreaming about beautiful suites with a surface proportional to the number of stars, mini bars full to the brim of junk food and drinks you just look at, crisp linen and gold of the takiest kind everywhere you can look. The point of going to a hotel is also (also, I underline) that, right? Getting out of your routine environment and boundaries, finding comfort in something different and beyond reasonable that, as functional as it may be - everyone needs to sleep somewhere - can also be nice and comforting.

Well, think again, my friends. I find that stars may be numerous nowadays, but losing all their shiny coat. The readily promised bonanza looks more like this: the paint is not fresh, the stink of sigarette is strong and the neighbors so loud and vulgar that you have the feeling of having them throwing a stag party in your own gloomy bathroom. Where is the point in asking whoever was in charge of the booking (not me, needless to say) that:

I do not smoke.

I asked for a single room, not for a pow-wow venue.

Despite these little surprises that will add to the charm of a working weekend, as I slipped into the tiny bath tub of this so-called four star hotel (ha ha ha ha, four times), I actually thought - contrary to all expectations - it was just great. Yes, just great for the simple reason that I do get immense and rewarding pleasure from not having to do a certain number of things, finally: no cleaning, no bed to make, no dishwasher to empty or fill, no dusting, no folding, no lightbulbs to change, no hoovering... Basically, the pleasure of getting careless is intact.

I guess while that feeling holds, it does not matter how stars are shining (or if they are up there at all). Simple, hun?

Credit: TheDaydreamer (via iPhone) - A room with a view would have been such an unfortunate choice for this post. Yes, that was the view from my room.

Thursday, September 23, 2010

Le cerisier bleu

Entre rêve et cauchemar, passion et cruauté à l'état brut, Les Lumières de Nejma décrit la réalité traquée des intellectuels (et des hommes par extension) dans les dictatures et sociétés épinglées sur une carte tristement universelle - les frontières tunisiennes ne sont qu'un prétexte ici pour voir la planète de loin, de très loin, et bannir, malheureusement, les frontières. Les deux "héros" traversent souffrances et humiliations suprêmes, rencontrent destins fabuleux et crapuleux tandis qu'un feu spontané et accueillant les héberge souvent. C'est dans ces moments de répit, de catharsis, que les langues se délient, les cœurs s'ouvrent et déversent amour et haine au rythme d'histoires qui se racontent et s'achèvent, parfois brutalement.

Voici donc une fresque surréaliste sans concessions et brillamment poétique qui, une fois complétée ouvre grand la porte à la définition de la tolérance dans notre monde policé aux puissances déchaînées.

"Mon père m'a appris à croire au merveilleux, au miracle et à l'existence d'une fenêtre sur mer toujours ouverte."

On dirait le sud


C'est un vrai TOC chez moi, ce retour constant au sud sous toutes ses formes. Et vous avez raison : d'aucuns entendent l'appel de la forêt, tandis que d'autres, ma petite personne en tête, entendent l'appel du large et des sirènes. Que voulez-vous, on ne renie pas ses origines (pourquoi devrait-on, d'ailleurs ?) et l'écharpe qui refait son apparition autour de mon cou me pousse dans mes retranchements méridionaux.

Finalement, il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur et donc prolonger le plaisir, notamment gastronomique, à travers l'art de voir et de revoir quelques classiques de la table aux milles reflets d'été.

Voici donc une tarte au goût sûr et aux accords doux et salés au palais. Sortez donc le rouleau à pâtisserie (il est déjà celui-là ?) et le chapeau de paille de votre placard. En passant, allumez d'un geste svelte votre four et invitez spontanément 6 personnes à votre table festive.

INGRÉDIENTS pour la tarte à l'envers au poulet et à la tapenade
(recette inspirée de la tarte de lapereau en tapenade d'Elisabeth Bourgeois...)

Pour la farce :

-1/2 poulet ou 600 gr de blancs de poulet à couper en lamelles
-200 gr de pâte feuilletée
-2 aubergines
-3 tomates
-100 gr de tapenade (je préfère la noire, plus douce, mais à vous de choisir... si le vert vous sied, pourquoi pas ? Et alors, si vous avez une amie sensationnelle qui vous l'envoie de Provence, votre tapenade, vous êtes au 7e ciel, ni plus bas, ni plus haut).
-2 échalotes
-1 brin de basilic
-huile d'olive
-sel et poivre

Pour le concassé :

-2 tomates
-1 gousse d'ail
-1 échalote
-1 CS d'huile d'olive
-1 brin de thym
-quelques feuilles de basilic
-sel et poivre

Préparation du concassé :

Coupez les tomates en morceaux, épluchez et hachez l'échalote avant de la faire revenir dans une casserole avec les tomates, l'ail (écrasé), le thym et le basilic (haché).

Couvrez et laisser compoter pendant 10 minutes. Mélangez ensuite la tapenade à la compote obtenue.

Préparation de la farce :

Désossez le poulet ou coupez les blancs de poulet en lamelle (cette dernière option est pour les fainéants, comme moi...).

Coupez les aubergines en rondelles et faites-les revenir à la poêle avec l'huile d'olive, le sel et le poivre. Egouttez-les.

Epluchez les 2 tomates et coupez-les en fines rondelles.

Epluchez et hachez les 2 échalotes, faites-les fondre à la poêle avec de l'huile d'olive, ajoutez les morceaux de poulet. Laissez dorer, puis refroidir avant d'ajouter le sel et le poivre.

Munissez-vous à présent d'un moule, huilez-le. Déposez au fond du moule les rondelles de tomates et d'aubergines en pensant bien que votre tarte sera...renversée ! L'œil réclamera donc sa part...

Ajoutez à présent la farce, puis le concassé à la tapenade.

Etalez votre pâte feuilletée au-dessus du moule pour bien recouvrir le tout. Piquez la pâte avec une fourchette avant d'enfourner pour 15 minutes environ à 240 °C. Servez votre tarte renversée, façon tarte tatin si vous voulez. Décorez avec quelques feuilles de basilic et servez sur une nappe haute en couleur, évidemment.

Photo : Moodboard

Sunday, September 19, 2010

Le témoin


A la barbe (longue et drue) de tous ceux qui dédaignent traditions pupulaires et rassemblements festifs fleurant bon les sucreries d'antan, les fêtes patronales vont encore bon train, Dieu merci ! Au mois d'août (le 4), sous le soleil béni des dieux, jsutement, quelque part au fin fond de l'Italie sans paillettes ni froufrous, au détour d'une terre aride, San Domenico est à l'honneur.

Ceux qui se réjouissent de la victoire de leur équipe nationale de football au vu des répercussions qu'elle peut avoir sur la cohésion sociale seront étonnés d'apprendre que les traditions (au départ religieuses), peuvent aussi contribuer à souder les brebis, à alimenter ce sentiment d'appartenance à une terre et à une histoire commune pétries de rires et de larmes. Dans le sud, là où la terre joue encore un rôle bien concret ( la richesse peut encore se compter en nombre d'oliviers poussant dans vos champs), les patrons sont célébrés et attirent fidèles et infidèles - pour longtemps encore j'espère.


Loin des polémiques et autres discussions en tout genre, ce type de célébration est l'occasion, une fois n'est pas coutume, de se retrouver en famille, de se promener dans les rues animées et d'échanger deux mots, une poignée de main, un regard avec parents, amis et connaissances. Les étals de babioles "Made in China" provoquent, çà et là, crises de pleurs et cris aigus chez les plus petits, avides de posséder le dernier robot en plastique, avatar du feu Goldrake...

Le charme d'antan et le choc des générations et cultures demeure intact par petites touches précieuses : la fanfare est là, perpétuant une longue tradition musicale qui conserve ses admirateurs mélomanes ; les lumières d'apparat éclairent cette nuit d'été et rivalisent avec les étoiles ; les produits locaux hésitent entre olives, fruits secs et caramel croquant. La petite église du village, tiraillée entre les styles architecturaux les plus improbables, accueille les fidèles pour le traditionnel moment de recueillement devant la statue du saint patron. Lieux de cultures et d'histoire(s), ces fêtes donnent, contre vents et marées, une âme aux villages où, à force de communication et de patience, le témoin pourrait continuer à passer de génération en génération pour le meilleur et...pour le meilleur seulement.

Photos : TheDaydreamer (via iPhone)