Friday, November 22, 2013

Histoires d'arbres


Ces derniers temps, de nombreux livres se sont succédé sur ma table de nuit (oui, parce que quelques bonnes pages lues sous la couette, ça n'a pas de prix), mais peu ont retenu mon attention. Le Journal intime d'un arbre est resté dans ma mémoire, peut-être aussi parce que je l'ai choisi au hasard d'une recherche sur Amazon (avis aux libraries : vous me manquez terriblement) qui a donné lieu à nombre de suggestions improbables. Il s'agit en quelque sorte d'une rencontre non programmée, d'un achat impulsif : il m'a attirée à lui grâce au titre en premier lieu, puis grâce au nom de son auteur, Didier van Cauwelaert, car je n'avais encore rien lu de lui.

C'est avec un vrai bonheur que j'ai suivi le destin d'un arbre, un poirier, et de toute son espèce, ce gardien immobile de la mémoire humaine et des siècles. Touchant, clairvoyant et empli de sagesse (et de bon sens), voici un récit à la première personne fait par... un arbre planté sous Louis XV et déraciné sous Sarkozy. Histoire avec un grand "H", histoires humaines, sociales et politiques et, inévitablement, histoire d'amour. C'est intime et vaste à la fois, une suite de cernes contribuant à l'élévation d'un vaste édifice, entre enfance maltraitée, exécutions de sorcières, enfanticide et complots politiques.

Pour la petite histoire, tout dernièrement, j'ai assisté bouche bée à la destruction (il n'y a pas d'autre mot) d'un arbre dans une rue voisine en cours de réaménagement. L'arbre a été détruit en moins de 15 minutes par une... pelleteuse qui s'est abattue sur ses branches et les a tout simplement arrachées, avant de tout emporter pour faire disparaître les traces de ce crime. Une telle vie, un tel témoignage et puis, plus rien.

Je suis peut-être atteinte de sensiblerie, mais je n'étais pas la seule pétrifiée par ce spectacle navrant et d'une violence silencieuse qui fait écho à tant d'autres, balayées en un instant.

Notre poirier narrateur aura un meilleur sort car, une fois à terre, c'est entre les mains d'une fillette aux dons artistiques qu'il renaîtra et traversera d'autres vies.

Seule fausse note pour moi dans ce livre : la longueur, car au fur et à mesure que le dénouement approche, l'histoire est de plus en plus diluée et se perd dans un méli-mélo écologique emprunt de bons sentiments qui vient parasiter l'essentiel, le bois de cœur.

Tuesday, November 19, 2013

Pas d'histoires


Inutile de vous raconter des histoires : la visite du Centre Pompidou de Metz n'a pas été approfondie pour cause de course poursuite et slalom endiablé de "bambina" dans les salles de l'exposition "Hans Richter. La traversée du siècle", sous le regard apeuré des surveillants.

Pourtant, je m'en souviendrais de cette visite flash : avant toute chose, parce qu'elle était faite en compagnie de très chers amies et de leurs familles respectives à l'occasion d'un long week-end qui nous a permis de visiter un petit bout de Luxembourg (pays et ville) ; le Grund de la capitale du grand-duché reste ainsi une jolie surprise, notamment sa "movida" nocturne qui nous a tous surpris au sortir d'une jolie table à la brasserie Mansfeld

Ensuite, parce que j'aime les parallèlismes et là j'en tiens un bon, entre la commémoration du 11-Novembre et l'exposition même dédiée à ce personnage hors du commun qu'était Hans Richter. Là aussi, point de fanfaronnade de ma part : je n'avais jamais entendu parler de lui, j'ai donc abordé son ouvre engagée et son histoire dans l'ignorance la plus totale et accompagnée de ma fille qui a trouvé de bon ton d'apporter sa touche de fraîcheur en nommant certaines des œuvres de l'artiste moderniste "coloriages" ; l'avenir est assuré.

Le travail de l'artiste ne m'a pas marquée, mais :

1) Il est clair que je n'avais pas les clés pour le lire, si ce n'est un petit dépliant attrapé au vol à l'entrée de la galerie et lu entre deux cris et lâchers de tétine.

2) Le courant abstrait, une partie de l'œuvre de Richter, ce n'est pas ma passion.

Cela étant dit, la biographie de ce cinéaste, peintre, écrivain retrace une vie (1888-1976) tellement polymorphe qu'elle ne peut qu'intriguer et fasciner. Il a traversé le siècle et les formes artistiques avec son engagement et a fait partie de la liste des artistes dégénérés pointés du doigt par le régime nazi.

Enfin, cette visite a été l'occasion d'un coup de foudre pour le centre Beaubourg de Metz et son architecture entre douces vagues blanches, miroirs, cannage géométrique en bois et modules héxagonaux ; un alliage réussi qui bouscule les lignes droites et donne envie de toucher tant de matières enveloppantes.

Au-delà des formes attrayantes et accueillantes, il est toujours intéressant de découvrir un établissement pionnier comme peut l'être ce centre, le premier à marquer une décentralisation artistique tout en étant un véritable établissement indépendant de son homonyme parisien. L'esprit de promotion artistique reste le point commun entre les deux institutions, mais la comparaison s'arrête là semble-t-il, si l'on exclu le fait que le centre de Metz peut puiser dans les réserves de son grand frère. 

J'y vois là la chance de sortir de l'ombre des pièces qui s'entassent souvent bien tristement dans les coulisses des musées... Les salles très lumineuses et le tracé ouvert et fluide entre celles-ci sont le parfait écrin pour une remontée à la surface, en douceur.

Photo : ici

Friday, November 15, 2013

Second Life


Second Life players, what are they looking for? Sheer entertainment or, more secretly, the chance of another life, an improved version of their reality? Some cuisine ingredients are pretty spectacular in their first life, but as many other things, if you give leftovers a second chance, they simply shine in a heaven of their own.

I am thinking along the lines here of reheated dishes, for example. Baked pasta, reheated stews... This is pretty much the second treatment my lunch sweet potato received; in its first life, it let out its juices and sweet taste in the oven alongside nicely sliced leeks. A tiny bit of olive oil and pepper (no salt, only after the baking part did I add it...) and a few sprigs of thyme helped it find its way to perfection.

What could I possibly do with leftovers though?

A quick glance at the fridge content and the answer came: add soft curls of comté cheese and send it all back into the oven to reach the ultimate melting point. 

Simple and spectacular Fall-colored lunch within minutes to be eaten straight out of the foil wrap.

Credits: TheDaydreamer


Wednesday, November 13, 2013

(Fashion) Pic of the week



There has not been a pic of the week post in a very long time in my diary. I guess I have been daydreaming too much, disregarding earthly newspapers and magazines! This is an ad I have found on an old issue of this magazine. Amid a flurry of garishly colorful ads, it just stands out as the ultimate illustration of "nude". The eye simply rests here for a nice pit stop. The sunshine-like light coming from the back just makes this a comfy corner with no sharp edges around.

Well, it is most certainly a sophisticated version of nude, very alluring and classy as suggested by the shiny textures and voluptuous fabric of the pullover. The paper-based version shows a black frame that makes the whole picture confined while I would have loved to apply a blurred effect for a hint of endless fashion pleasure. But that's just me... A daydreamer...

Credits: here
(Daria Werbowy by David Sims for Salvatore Ferragamo FW2013)

Tuesday, November 12, 2013

One of a kind



In November 2009, our dog, Owen-the-great, passed away.

From up there, I like to think that he casts one of his memorable gentle looks at us when he sees our oldest daughter regularly picking up his framed picture on my husband's night stand and going around the apartment saying "gentil ouen, gentil boubou"*.

And kind he always was.



*"Nice wen, nice doggy"

Credits: TheDaydreamer

V comme...


Le lieu du jour est le Morbihan et son infinie palette d'îles et d'îlots - autant que les jours de notre calendrier, semble-t-il. Une belle légende doit certainement se cacher derrière tant de richesse...

C'est un lieu à cheval entre terre et océan, bien ancré entre les deux. Ce dernier, au fil de ses inspirations et expirations, peut dénuder une langue de sable, venir lécher dangereusement les pieds de telle île ou nous faire émerveiller face à une vasière, étendue reluisante de grisaille, pétillante de vie.

Le voici mon mot du jour, je le tiens fermement amarré : "vasière", si intimement lié à ma géographie du jour ; cette étendue côtière recouverte de vase, sert parfois de réserve d'eau pour les marais salants entre deux marées (deux respirations...).

Tuesday, November 5, 2013

BONBONBOX : design à consommer sans modération !


Vous souvenez-vous de cette belle boîte à bonbons chez votre grand-mère ? Oui, celle en porcelaine délicate renfermant tant de douceurs colorées et délicieuses, rassurantes et surprenantes à la fois. Rassurantes parce que vous saviez qu'à coup sûr la boîte contiendrait un petit quelque chose précieux et réconfortant...et surprenantes par que vous ne pouviez pas savoir quel bonbon votre grand-mère avait pu ajouter à la collection depuis votre dernière visite.

La recette parfaite pour une découverte unique en son genre !

L'équipe de BONBONBOX, basée à Amsterdam, a justement réussi à concilier les deux en lançant un tout nouveau concept de vente en ligne de design.

Le site à lui tout seul est déjà une véritable friandise : les pages sont claires, la navigation incroyablement aisée pour un fini joli à voir et qui a du style. En d'autres termes, la vitrine parfaite pour les nouveaux artistes et designers qui souhaitent se faire connaître.

En quoi BONBONBOX est-il unique ?

Avant toute chose, BONBONBOX se distingue par le concept de "vente flash": chaque semaine, de nouveaux designers son présentés sur le site ainsi que leurs créations originales. Ces objets de qualité sont sélectionnés avec grand soin par l'équipe de BONBONBOX et la gamme est régulièrement enrichie (les créations sont en vente pour une durée de 28 jours) afin de faire place à de nouveaux artistes et designers désirant s'exprimer et promouvoir leur fabuleux travail.

A propos de designers, justement, l'onglet dédié recèle davantage de contenu et vous aide à faire le lien entre un produit et l'esprit créatif qui l'a élaboré. Votre navigation et parcours de découverte jusque dans les coulisses de la création n'en deviennent que plus intéressants.

Les photos qui illustrent chaque biographie sont à ce titre particulièrement utiles : elles nous font visiter l'univers des créateurs, leurs ateliers et nous présentent leurs techniques et outils. Au bout du compte, le visiteur a droit à une rencontre unique en son genre avec des artistes de talents.

Ce qui rend l'expérience encore plus personnelle, c'est l'histoire qui se cache derrière chaque produit. Qu'elle nous parle d'inspiration, d'études, de projets professionnels ou de réinsertion sociale, chaque histoire a pour dénominateur commun le labeur, le soin apporté aux détails et les compétences humaines, autant d'atouts qui donnent une nouvelle dimension à chaque produit, qu'il s'agisse d'un bracelet ou d'un service d'assiettes en porcelaine.

Le site propose une vaste gamme de gâteries : BONBONBOX a été lancé au début du mois de septembre et peut déjà se vanter d'avoir un catalogue bien fourni, pour tous les goûts : des bijoux aux vêtements en passant par les luminaires et les jouets. Une panaché de couleurs, formes et matériaux qui rend le choix de votre bonbon favori encore plus divertissant !

Pour plus de détails sur BONBONBOX, visitez la page FacebookTwitter et Pinterest

Vous y trouverez du design à consommer sans modération !

Pour vous mettre l'eau à la bouche, voici une petite sélection de douceurs - n'oubliez pas de cliquer sur le nom de chaque artiste pour en découvrir le profil et le parcours :


Version anglaise de ce billet ici / English version here

Sunday, November 3, 2013

The Quote (Spa ancestors)


"Paulinus les a voulus aussi luxueux que possible, sur le modèle de ceux qu'il a pu voir dans les villas de campagne des patriciens romains, avec salle de gymnastique, sudatorium pour transpirer, caldarium où prendre les bains brûlants, tepidarium pour les bains tièdes et frigidarium pour les bains froids, tous pavés de mosaïques aux murs de marbre décorés de festons et d'astragales".

--Patrick de Carolis, La Dame du Palatin

Photo: TheDaydreamer