Wednesday, June 19, 2013

Alternance


L'alternance ou l'art de basculer de droite à gauche, d'un monde à l'autre, d'une occupation à une autre et, dans certains pays (plus le nôtre), d'une saison à l'autre. Et qui dit saison, dit aussi humeur de notre peau, capacité à accepter ou à refuser certains produits en fonction des températures et des besoins du moment. Il paraît que c'est essentiel ; j'ai tendance à croire que cela correspond davantage à un diktat marketing, mais, je dis bien "mais", car si j'écoute mes pores, c'est vrai que le fond de teint ultra épais au mois d'août, je fais un blocage à tous les niveaux. C'est sûrement aussi psychologique et, encore une fois, le marketing doit savoir très adroitement utiliser cette faiblesse...alternante.

Mon alternance à moi, elle est très soft, mais elle est bien là, inutile de la cacher sous le lit. De mon désormais classique duo en flacon marron - visage et contour des yeux, je ne vous le présente plus - avec les premières hausses des températures (shuuuut, je l'écris tout bas, des fois que dame Nature s'offusque et décide de nous remettre une couche d'octobre au mois de juin), je passe de temps en temps le soir à un voile nettement plus léger et rafraîchissant, nettement moins couvrant et qui s'absorbe le temps de franchir le seuil de la salle de bain pour aller rejoindre la chambre à coucher, les paupières déjà lourdes et l'envie de tout rituel cosmétologique au point mort afin de concilier le sommeil le plus rapidement possible, sous un nuage de draps rigoureusement cotonneux.

C'est un geste simple, un petit "pshit" de rien du tout et le tour est joué. Vive l'alternance et la légèreté.

Photo : TheDaydreamerDiary

Tuesday, June 18, 2013

Kings of the Water


The literary supplement of the French daily Le Monde is a great source of inspiration for me when choosing the next book to read. Why? Well, because it tends to focus on books and authors that are often off the beaten track and to present them under a particular light, often in resonance with current events. Bestselling authors are nice as well to read about - and their books can be a safe haven - but I do find that TV programs (such as this one) and the Internet cover the field quite well, so when I turn to Le Monde, I am basically looking for something different.

When I returned from our trip to South Africa, I frantically searched for South African authors and, quite honestly, did not find that many resources, to my great disappointment. Actually, I found one book that I devoured at the time.

You can easily imagine my contentment when the literary supplement of Le Monde of some weeks ago mentioned a South African author actually writing about South Africa - exactly what I was looking for. This is how I started reading Kings of the Water, by Mark Behr.

Let me tell you: I enjoy reading books in English and try to read English speaking authors in their native language as much as possible (coming from a translator, this may seem paradoxical, I know, but that's another story), so I am quite used to it. But, I admit very humbly, this book is not easy to read and understand. This is probably the result of the specific culture it describes, of text interspersed with local slang and of the author's own style far from what I would call conventional narrative schemes.

Despite the difficulty, I am hanging on and even enjoying the trip down memory lane together with the main character, Michiel. His mother's death has him come back to his homeland and to the family farm - Paradys -  after having spent many years abroad and having built his own life in America as an independent individual and gay partner to Kamil, very far from the Afrikaner model. When he returns home, Michiel needs to face his tortuous past as an Afrikaner and the past, present and future of his country - a dimension he has tried to come to terms with in his exiled life.

The book takes the reader inside the intimate and tormented life of his family in South Africa and of the country's difficult and violent evolution at a time when farms can be reclaimed by the indigenous people and all existing schemes fall down (embodied by Michiel's father) to let in a new order.

"Here there's this obsession with remembering... perhaps it's because people can talk freely for the first time."

Saturday, June 15, 2013

Mid-week lunch



We had stopped in the little deli shop before to grab a raspberry cookie for baby and a lemon pie slice for dad who also managed to grab three grapefruits instead of the actual fruit juice - ok, the lady behind the counter was very kind.

While munching away the treats, we took our time to devour with greedy eyes the colorful jam collections and organic products on the shelves of the ground floor boutique. It was tempting and the space very welcoming, all in white and nonetheless cosy and comforting.

So much so that mom and I decided to go back for a girls' lunch - no baby, no men.

The first floor is decorated very simply with just a few colors, a couple of tables and mirrors to give the impression of space and two lovely windows that look onto the lively street. It is neat and straightforward - no frills, no fuss, just like the plain black and white logo and fresh food combos on the menu, nicely put together from the organic garden and market. Portions did vary a lot based on the order and to prove you that the frosted lemon cake is to die for, suffice to say that I ordered a slice even though I had already tried it during our first visit at the deli. This time, I topped it off with a GOOD, creamy, REAL cappuccino, the holy grail, and I am glad I tried it. Before leaving, I also grabbed a jam jar to offer a dear friend I had not seen in...20 years.

The crowd was not really fun though since most people around us were there on working lunches, which is strange given the place fell and layout... They have probably thought we were the strange couple in the house, which puts everything into perspective right away. Anyway, aside from the business talk, there was a light breeze playing springtime under the rain coming through the window... Just enough to blow away all practicalities and bring additional colors onto our plates.





Wednesday, June 12, 2013

Sous influence


Endiablée et orgiaque cette scène sur la terrasse romaine qui ouvre le bal de "La Grande Bellezza", juste après la mort fulgurante d'un pauvre touriste japonais sidéré par tant (trop ?) de beauté éclatante irradiant de la capitale italienne.

Les tableaux du film semblent décousus, mais en réalité, tout se tient et le fil de tant de superficialité, de mots vains et en vain, se tisse pour dépeindre une comédie humaine qui se contente de tant de splendeur du paraître si bien dépeinte sur les lèvres enflées par le botox ou des diktats de la mode, du show bizz et de la société du plaisir instantané et du narcissisme à outrance (Facebook, mon amour).

Le personnage principal, bel homme et pur produit de cette même vacuité, est pourtant lucide, peut-être grâce à son amour de jeunesse auquel il se rattache. Ses phrases longues et articulées sont néanmoins tranchantes et révélatrices ; elles en gênent plus d'un dans son milieu d'intellectuels aussi clinquants que paumés, mais il n'empêche qu'il évolue dans ce tourbillon endiablé et fastueux et il y évolue si bien qu'il s'y confond, en perd l'inspiration d'écrivain et n'est plus capable de trouver la source de la véritable beauté, celle cachée, profonde, insondable et essentielle. 

Dès la scène initiale sur la célèbre terrasse, Fellini pointe le bout de son nez. "La Cité des Femmes" ou "La Dolce Vita" m'apparaissent comme dans un flash, un instantané qui donne du même coup plusieurs clés de lecture dans cette quête de la vérité tandis que Paolo Sorrentino dévoile son influence et celle qui pèse sur cette faune romaine - qui est, elle, sous de multiples influences...

Trois grands interprètes se dégagent de cette fresque : la voluptueuse Sabrina Ferilli (botox je t'aime à la folie) qui semble avoir trouvé là un rôle on ne peut plus sur mesure, tant physiquement qu'intellectuellement ; de par ce qui lui reste d'ingénuité et de par sa maladie (nous n'en saurons pas plus), elle garde un regard et une fraîcheur plus spontanés qui semblent un moment guider le personnage principal vers la lumière. 

Le personnage principal, justement, notre Cicérone à nous sous le soleil exactement, c'est Toni Servillo. Le choix clé pour ce film, le dandy parfait, la cadence traînante et l'accent calqué qui à eux tous seuls nous guident dans ce labyrinthe de paillettes et de vies gâchées dont il est le pur produit, voire l'un des chefs de file. C'est une présence indispensable.

Le troisième personnage, c'est Rome. Sa beauté  hypnotisante et grisante, qui sait, malgré l'étalage apparent, se cacher et ne s'ouvrir qu'à ceux qui veulent bien y regarder de plus près, chercher les clés, les coins et les recoins. La ville éternelle fait vivre toute cette foule de débauchés en lente décomposition, mais semble aussi dire, à ceux qui savent écouter, qu'elle peut dire autre chose et jouer à un autre jeu. 

La visite guidée s'impose, sous influence ou pas, à vous de choisir.

(Petite mention pour la l'affiche ci-dessus, grandiose et éloquente.)

Saturday, June 8, 2013

Ogre nocturne



Depuis la fenêtre entrebâillée, un petit air rafraîchissant et point désagréable entre dans la chambre, se faufile par la porte et se disperse dans le reste de l'appartement où il joue, coquin et insouciant, avec les coins et recoins et lumières de la nuit complices.

Si les cigales et les lucioles sont bien loin, les arbres eux balancent doucement leurs branches et cimes en un soupir apaisant et de temps à autre un oiseux piaille.

Soudain, l'enchantement se brise. Qu'est-ce donc que ce vacarme mécanique ? Ce coup de tonnerre métallique et famélique en plein ciel étoilé ? Un ogre vient de se réveiller, de se secouer au début par soubresauts violents et bruyants pour ensuite enclencher sa vitesse vrombissante de croisière. Il broie à grand fracas la pierre, non, le bitume de l'une des artères habituellement si trafiquées au loin. Le vent transporte le vacarme de son appétit féroce et de destruction planifiée. On imagine aisément les plaques de macadam se briser, partir en mille éclats sous l'action de son marteau piqueur au bout de son monstrueux tentacule articulé.

Vite, une seule solution avant qu'il ne s'invite à passer la nuit chez moi : fermer fenêtres, portes et yeux et prier pour que le lendemain matin il n'y ait plus de traces visibles ou audibles du passage de cet ogre nocturne !

Photo : TheDaydreamerDiary

Friday, June 7, 2013

Beaux reliefs

Peu avant Noël, l'humoriste Anne Roumanoff parlait sur France Inter des fables de La Fontaine, de trois d'entre elles, plus précisément, qu'elle avait adaptées au goût du jour dans trois livres-CD. Soit. J'avoue que n'étant pas vraiment toujours sensible à son humour, la démarche ne me fascinait pas au départ, mais il est vrai aussi que de par leur morale, les fables sont facilement transposables dans toute situation et porter donc un message utile sous une nouvelle forme aux grands comme aux petits.

Il n'empêche qu'il y a des classiques que j'aime tels quels et La Fontaine en fait partie. Cela dit, n'ayant pas eu l'occasion de découvrir la version contée à la sauce XXIe siècle, je ne peux légitimement me prononcer davantage. Voilà donc qui est dit et qui n'engage, bien entendu, que ma petite personne.

Revenons à nos moutons d'antan : ce cher Jean et son bestiaire continuent indéniablement d'être une source intemporelle d'inspiration et je remercie le ciel d'avoir si sagement inpiré à son tour ma mère qui a glissé sous le sapin une tout autre version des fables, surprenante, ludique, enchanteresse...

De relief, ces fables, elles n'en ont jamais manqué, c'est certain, mais là elles se prennent nouvellement au jeu sous la forme d'un livre en trois dimensions où chaque fable est délicatement encadrée et illustrée par un véritable décor en papier découpé. Et vous savez à quel point le papier et ses multiples facettes peut me ravir !

C'est beau à lire, à voir, à déplier avec précaution... Et ces décors me rappellent celui si particulier du Teatro Olimpico de Vicence, en Italie. Voyageons donc un peu à  dos d'âne ou de renard...

Pour mieux revenir de ce côté-ci des Alpes ; s'il s'agit là encore d'une version revisitée, elle l'est avec poésie et délicatesse, tant par le soin apporté à ces véritables décors de scène miniature que par le choix du support même qu'est le papier.

Une belle histoire à conter...mais à ne pas mettre entre toutes les (petites) mains !

Photos du livre : TheDaydreamerDiary


Cold Water {At the Spa}


Pushing open the spa doors was like free falling in perfect Alice in Wonderland style in a cosy, soft cocoon of sensual scents and textures. Nothing too outrageous, nothing vulgar. The humming of running water among green banana leaves, veils swaying in the hawaiian breeze, dried fruit bowls here and there and...glass jugs filled with fresh water and juicy slices of lemon, orange, cucumber...


Miles away from that blissful Hawaiian spa retreat, ginger slices and whole strawberries float in my own transparent jar - a standby of mine for years now - together with strawberry iced tea. Other tried and tested European home made versions include: strawberry iced tea and mint leaves, lemon and ginger tea with...lemon and ginger slices. When making iced teas, sugar needs to be added when steeping the tea leaves in sufficient quantities to bring welcome depth of flavors as the cold temperature will smooth its taste.

Next to be tried: cucumber and basil in ice cold water (so forget the tea).

Some ideas travel well.

Credits:
1- Here - relaxation room
2- Screenshot from O Magazine

Thursday, June 6, 2013

The Quote


"Finalement, pour tenter de m'endormir, j'ai décidé de contempler la décoration de la chambre. Elle avait la particularité impressionnante de cumuler les fautes de goût, tout en étant minimaliste. Saccager un lieu en trois objets, c'est une forme d'art."

--David Foenkinos, Les Souvenirs

Monday, June 3, 2013

Mr. YES



Thanks to our beloved daughter, we are currently swimming in a (deep) sea of "No". It is "No" pretty much for everything, whether she understands what we are talking about or not, it is just "No". She must have figured out this is the safest answer in many life situations.

In the middle of all this baby negativity cloud, Mr. Yes was delivered to us last week, after a frenzied week of spring cleaning (under buckets of water and November temperatures, but with a bit of imagination, spring was here) that had me sell quite quickly my freelance time office furniture.

As my mother put it, our bedroom looks now more grown-up. And I believe her; difficult not to do so given the previous bland, IKEA style of the old (and beloved, mind you) furniture.

Let's go back to Mr. Yes. Who is he? Where does he come from?

Amazingly enough, the Mister is a chair. 
Yes. 
Mr. Yes, is a chair. 

And quite a surprising one, not only given its sleek lines, outer shiny surface and inner rough texture, but also because I found him online, in a store that offers a beautiful range of furniture, essentially modern. Buying furniture online without having first seen it in a furniture store or having tested it is kind of a first for me and could well reveal the unstable mind of a currently pregnant woman (who drops pretty much everything she holds in her hands right now: glasses, CDs, shoes, keys...). 

Well, you know what? It worked out just fine (sigh of relief)! You should have seen my worried face while unpacking the parcel with just a few questions hitting me: what about the size (even though I had obviously checked it over and over again), the color, the comfort... Should I have picked Dr. No instead (I am NOT kidding)?!

All doubts and fears were gone in a dash: not only Mr. Yes has incredibly found its spot in the House of No, he also looks pretty damn gorgeous in there!

So do I like the final result?

YES!

Credits: TheDaydreamerDiary