Sunday, September 30, 2012

Certainly not the last


For some time now I have been following the stories and creations of Ottolenghi. Besides all the good things that I have read over the Internet and beyond, I have also heard wonders from London-based friends. How to resist? 

After craving for some time this book, I finally took a leap of faith with their latest publication. In any case - and in full honesty - they had me at the title: Jerusalem.

Aside from the fact that one of my dearest friends has been dreaming of visiting the city for some time now, infusing ideas and positive inpiration in our chats, I had the distinctive feeling that a place of such scope and History could only yield the type of food that sings to my ears and delights the tastebuds: vibrant, surprising, heartwarming and full of character without being pretentiously eclectic.

And since we are speaking the truth, no need to hide that I tend to read cookery books like novels: I am looking for the glorious mouth-watering recipes abundant with ingredients that I cherish (sumac, zaatar, dates, lamb...) and for the introductory words, stories and memories that bring an extra cultural and personal layer. I am deeply grateful for dishes that are deeply set in a specific context, whether it be a childhood memory or a special moment in a city's or country's life. This is what makes food and cooking a special adventure, at least in my book. And speaking of books, this is a great one - and its first recipe I have tried, conchiglie with yogurt, chilli and peas, resonant with green flavors and creaminess may be my first Ottolenghi's, but certainly not the last.

Credit: Unknown


Monday, September 24, 2012

"Mais que fait la polisse ?"



Cette question a été posée plusieurs fois sur un ton tour à tour moqueur, rageur, perplexe... Après avoir vu le film Polisse, je dirais que nous avons là un éloquent aperçu de ce que peut faire la police, de ce qu'elle peut subir ou de ce qui l'anime et la motive (et je me doute bien que ça ne s'arrête pas là). Tout du moins, nous avons une petite idée de ce que fait la BPM (Brigade de Protection des Mineurs).

Sans être un véritable documentaire, cette réalisation est avant tout à mes yeux un tableau des souffrances et de la déchéance tentaculaires de notre société. Pénible et touchant, ce film illustre la détresse de tous bords : celle des petites et jeunes victimes qui ont le grand tort d'être innocentes et vulnérables, souvent venues au monde dans des familles brisées - chacune à sa façon, toutes classes et origines confondues ; celle des bourreaux car s'ils en sont arrivés là il y a une raison, aussi injustifiables que soient leurs actes, et le sauvetage des victimes passe probablement aussi par l'écoute des agresseurs ; celle des représentants de l'ordre, ces cuirassés qui restent néanmoins des êtres humains et heureusement ! Ils sont bien présents, avec leurs fêlures où s'engouffrent tensions et incompréhensions, comme autant de ricochets brisant la surface de leur vie personnelle. Une jeune photographe débarque dans ce monde tonitruant : c'est l'œil extérieur. C'est nous. Ce sont les spectateurs qui ont besoin d'une main tendue, d'une traductrice et d'un guide pour entrer dans la fiction sans à-coups. Elle nous conduit de filature en planque, en passant par les opérations coup de poing, les engueulades et les fous rires. Ces derniers, ce sont les ultimes remparts contre la folie, contre les doutes (et si les enfants mentaient, et si c'était encore pire, et si nous avions pris la mauvaise décision, et si et si...).

Tant que le film interpelle, c'est qu'il a une bonne raison d'exister et ça, c'est déjà bien assez pour mériter notre temps, notre attention et notre respect.

Saturday, September 22, 2012

Matière organique


Au cours d'une belle promenade du côté du Viaduc des Arts, mon œil a été pris dans un filet : couleurs et textures inattendues ont eu raison de lui sous les formes originales de bagues, colliers, bracelets, plastrons et autres objets d'un ailleurs souterrain ou sous-marin. Il s'est égaré entre les mailles de ces créations poétiques et féeriques - l'essence même de la beauté, une déconcertante source d'émerveillement.

Après avoir échangé quelques mots avec la personne qui tenait la boutique ce jour-là, il m'est apparu combien l'esprit du créateur est habité par l'originalité et l'inventivité : moi qui croyais que les pièces en vitrine étaient en plastique ! Il s'agit en réalité de bijoux novateurs faits à partir de textiles travaillés selon une technique exclusive qui les pare d'une texture surprenante, entre le caoutchouc et...la matière organique, végétale ou animale...

Les filets de Tzuri Gueta sont en réalité de bien doux filets dans lesquels on se laisserait volontiers traîner à 20 000 lieues sous les mers.

Photo : Tzuri Gueta






Thursday, September 13, 2012

Summer Series #12: G comme...


Giverny! 

Ça faisait des années que je voulais m'y rendre. Il faut quitter un pays pour mieux le retrouver, dit-on, et je commence à y croire dur comme fer à cette perle de bon sens populaire. Il aura suffit d'un petit coup de pouce donné par l'une de mes (trois) émissions préférées* pour noter mentalement qu'à la première occasion de beau temps - et d'emploi du temps dégagé au moins autant que le ciel - il fallait partir pour Giverny, la grande aventure, quoi ! 


Ce qui aura probablement été notre dernier week-end estival (l'espoir fait vivre, alors bon...) s'est révélé la journée parfaite pour enfin aller flâner dans les allées fleuries de la maison de Monet, pour passer une main attendrie sur les meubles de sa belle maison et pour découvrir le village de Giverny, charmant à souhait à lui tout seul. Vue l'atmosphère insouciante de cette magnifique journée, j'ai tout simplement eu l'impression d'être dans un rêve...ou dans une toile du maître. Il ne manquait plus que l'ombrelle blanche et la robe flottant au vent pour se faire happer dans ce trompe l'œil à la légèreté extrême. 

Les seuls échos de la réalité étaient le monde, une foule de visiteurs du monde entier, et les voitures qui malheureusement passent sans relâche sur la route qui sépare les deux parties du jardin... J'ajoute aussi que la maison du peintre aurait besoin d'un coup de frais, surtout le rez-de-chaussée : un petit courant d'air ferait du bien aux pièces qui semblent poussiéreuses et abandonnées à elles-mêmes ou à leurs souvenirs ; cet effet nostalgique serait-il recherché dans un souci d'authenticité...? Je ne sais pas, mais vu les profits engrangés, je pense qu'il y a de quoi ouvrir les fenêtres et faire passer un peu d'air, un peu de cette vie qui anime si joyeusement le jardin, non ?

Le jardin, justement, parlons-en de ce refuge ! Les fleurs, partout, envahissantes, domptées et parfois sauvages et exubérantes jusqu'à en envahir les chemins, ont largement contribué à l'illusion. Tant de beauté délicate, éphémère, de couleurs, de battements d'ailes et de parfums en une journée, il y a de quoi sortir enivrés d'une telle promenade. Les nymphéas étaient au rendez-vous, timides certes ; le pont japonais aussi, mais surtout, surtout, cette douce lumière de fin d'après-midi... cette caresse annonciatrice de la fin de l'été.

*La Maison France5 (Giverny)
*Des Racines et des Ailes
*Silence, ça pousse !

Photos : TheDaydreamerDiary (via iPhone)

Wednesday, September 12, 2012

Sur le chemin de l'école...



Chaque matin, je passe devant plusieurs écoles : vides et taciturnes jusqu'à il y a quelques jours, elles sont sorties de leur sommeil pour accueillir toute une vie de cartables et crayons colorés. Tout près de chaque école ainsi croisée, trône l'inévitable boulangerie qui, du même coup, a elle aussi repris des couleurs après la torpeur estivale. 

Le rituel veut qu'à la sortie de l'école, les mamans attendent les bambins avec un joli paquet dans les mains : je les vois, les pains au chocolat et croissants, à peine dissimulés par le fin papier tâché de graisse. Tout un programme de réjouissances au terme du dur labeur sur les bancs de l'école !

C'est en m'inspirant d'une de ces mamans que j'ai voulu faire mes propres croissants. Inutile de préciser qu'en semaine je n'y pense même pas. En revanche, pourquoi ne pas tenter le dimanche matin, entre le réveil, les couches (appétissant !) et le cours de sport...? Inutile de vous dire aussi que l'idée de faire la pâte feuilletée maison ne m'a pas effleurée - malheureusement, me direz-vous. Il fallait que je trouve donc un juste milieux, une façon satisfaisant et rapide de préparer les croissants, mais pas de A à Z. Une voie express en quelque sorte...

Et là, m'est apparue la page de ce livre de recettes (toujours Nigella, que voulez-vous !) et en deux temps trois mouvements, la pâte feuilletée était déroulée, le tiroir "à chocolat" - il existe chez nous une telle institution, oui oui - ouvert et la tablette de chocolat noir dépecée pour obtenir de succulents petits carrés taille croissant ! Le plus dur, ce fut encore de découper la pâte ;) J'ai préparé des carrés, coupés ensuite en mini triangles. Il suffit de placer le carré de chocolat à la base du triangle et d'enrouler la pâte vers la pointe. Le petit baluchon est ensuite repliés aux extrémités pour obtenir la forme en croissant de lune. Un petit coup de jaune d'œuf pour la bonne mine, et HOP !, au four (200° - 20 minutes environ, il faut que le croissant soit dodue et doré à souhait). Le cappuccino se marie à la perfection avec le résultat de tant d'efforts.

Fastoche, rigolo et même un écolier pourrait le faire !

Dessin : TheDaydreamerDiary

Play!

♬ ♩ Today's post is a musical one and should therefore be accompanied by some well-chosen lyrics and keys - these, for example.

The Stade de France is a huge stadium near Paris where sport events are staged, and not only soccer, but also shows of all kinds and last but not least, concerts. Like all big facilities, it is impressive, loud and messy - at a first glance, the last place on earth you would contemplate for a concert... 

As I approached the huge oval stadium though, duly surrounded by a throng of folks holding their concert tickets very tight, I started changing my mind, possibly helped in the shift by the great summer evening above us: soft light and cool air were all around, ready to welcome us in the arena. The concert of the evening was Coldplay's. To me, they epithomize the 21st century pop group - even though they would probably shriek at the definition and would definitely prefer the term "rock". Sorry. To me, an all-time A-HA fan (remember them?!)  that's a compliment.

These guys certainly know how to play and surprise the audience: at the entrance of the stadium we were handed a couple of mysterious plastic bracelets... Once the concert started they magically lit up and pulsed to the rhythm of the drums. Now, you have to imagine that, even though gadgets may not exactly be my passion on an everyday basis, seeing an entire stadium with around 60,000 people all wearing flickering bracelets in the dark was an entertainment epiphany. 

The trick worked beautifully in setting the tone of the unpretentious show: playful, fun, inspired and poetic. Believe me, if you manage to infuse poetry in a place like the Stade de France, you are brilliant - as simple as that. The result was a joyful evening, with surprises, colors and a feeling of being in your own courtyard with a bunch of friends - well, a lot of friends. If by the end of the evening, you walk out with a smile on your face, I would say the show was a total success - wouldn't you?

Credits: Billboard

Wednesday, September 5, 2012

Après tout le monde


Après tout le monde, j'ai donc regardé "The Artist". Pas pressée la fille, mais le Slow Movie me va très bien.   

Doucement mais sûrement je continue donc à parcourir la liste des films que j'ai ratés... théoriquement, elle est de plus en plus courte, même si lorsque je coupe une tête d'affiche, deux autres repoussent à sa place, une vraie Méduse je vous dis. Rien que ce détail devrait suffire à prouver la bonne santé de l'industrie cinématographique.

Ce film, je l'ai aimé. Le noir et blanc, le muet et la mise en abîme de ce monde du cinéma et de ses acteurs, un beau voyage au centre de son histoire et des sentiments avec quelques scènes surréalistes qui m'ont rappelé tout bon cru buñuelesque qui se respecte. Incontestablement, Jean Dujardin est la clé de voûte, l'artiste, mais Bérénice Bejo est le charme incarné, chacune de ses apparition illumine ma rétine et fait bondir mon cœur. Une étincelle, c'est ça. Mieux vaut l'avoir découverte après tout le monde, que pas du tout. c'est ce que je me dis.

Le plus surréaliste a été de télécharger ce film en location et de le regarder sur un iPad, le comble de la technologie actuelle dirons-nous...en noir et blanc. Autant vous dire que cette rencontre cocasse m'a fait sourire avant, pendant et après le film. 

Photo : ici





Summer Series #11: SUP


Alors que d'aucuns pensent déjà aux soirées frisquettes qui réclament à cor et à cris de douces boissons chaudes, je reste les pieds dans l'eau. Ou plutôt : les pieds sur l'eau. C'est ma recette toute personnelle pour éviter le coup de blues qui, avec l'âge - ne nous voilons pas la face - me guette à toutes les rentrées (ce mot est à bannir du vocabulaire, non ?). J'enfonce donc avec force et passion un peu plus les pieds dans ce sable grossier fait de tant de miettes de corail, concret, vif et chaud et je fixe l'horizon au loin, les poumons et les yeux grands ouverts sur l'étendue marine, cette mère accueillante.

Et puis, thérapie ultime, je pousse la planche de Stand-Up-Paddle (SUP) surf, quitte le sable et atterri ventre à plat sur la planche. Hop !

En route pour la découverte et la contemplation. A mon rythme, au rythme de la houle et des quelques vaguelettes qui me font tarder à me mettre à genoux et puis debout sur ce grand flotteur. Au terme de quelques appréhensions et de quelques manœuvres hasardeuses, la confiance trouve sa place, l'équilibre s'installe, le regard quitte la planche et se porte vers la côte, si belle vue depuis le large. Les muscles des bras me font mal, mais je continue de pagayer en cherchant un souffle, un rythme de plaisir et de découverte dans l'attente de la visite d'une paisible tortue verte, habitante de ces lieux hawaïens. Pour tout vous dire, je pense avoir trouvé mon style de surf, incroyable, non?

Photo : ici


The Quote


"Si firmò a taliare la vitrina di un negozio che s'acchiamava "Vigàta Elettronica". C'erano esposti computer, cose che s'acchiamavano iPod, iPad, iPid e registratori che parivano telefonini."

--Andrea Camilleri, Una Lama di Luce