Il existe une catégorie de billets (et donc de blogueurs) que je définirais d'optimistes invétérés ; ce que je veux dire par-là, c'est que tout est beau, joli, étonnant, frais et louable à souhait. Qu'on se le dise tout de suite, j'espère autant appartenir à cette catégorie - que nous renommerons par souci d'auto-satisfaction "romantique" - qu'à celle des incorrigibles râleurs qu'un rien irrite et qui fait du blog une catharsis débridée histoire de vous refiler énervements, mécontentements et autres menus bonheurs. Comme si nous n'avions pas déjà tous assez de tracas dans la vie au quotidien ! Ben voyons, prenons donc une pelletée de soucis de M. ou Mme Pascontentdutout dans nos rares pauses de la journée. C'est avec l'idée bien précise de partager l'agréable (et éventuellement l'utile) avec les lecteurs que ce blog a vu le jour sous mon toit. C'est un fait. J'assume, sourire aux lèvres et cappuccino à la main.
En revanche, de là à tomber en pâmoison devant le moindre pet de mouche qui ébranle le doux air ambiant, il y a un pas édulcoré à ne pas franchir. C'est donc par révolte face à l'ingénuité de certains candides qu'au lieu de suivre la mode des "cinq meilleurs moments", "trois plus belles choses", "dix plus grands bonheurs" et ainsi de suite, je m'en vais vous livrer les cinq (oui, les doigts d'une main c'est déjà bien assez pour ennuyer son monde) choses qui m'irritent le plus dans des domaines aussi variés que... que... vous verrez bien ci-dessous et pourrez en tirer votre analyse freudienne si ça vous amuse !
Ah, pas si facile de se concentrer sur la laideur tout à coup...
(Parenthèse : il y en a qui se marrent déjà à la vue de l'image choisie, tout à fait fortuitement n'est-ce pas, pour illustrer ce billet à contre-courant. Trêve de rigolades les petits : lisez plutôt.)
1 - Vider le lave-vaisselle
"Bonne mère", comme dirait cette chère Z, que l'ouverture de cette porte de l'enfer qui donne accès au contenu du lave-vaisselle suffit à elle seule à m'énerver pour un mois. Cette vapeur brûlante, cette odeur de désinfectant anonyme et surtout, mais alors là, surtout, l'idée de devoir ouvrir placards, tiroirs et je ne sais quoi pour tout ranger aussi vite que possible pour que l'ingrate tâche soit bouclée le plus aisément du monde, me ramollit les bras. C'est dit.
2 - Eplucher et détailler le potiron
Au moins cette tâche pénible est-elle saisonnière, c'est bien son seul avantage. Quoi que, de nos jours tous les produits sont disponibles 365 jours par an, vous parlez d'une malédiction et pas que pour notre assiette. Il est costaud le potiron, il ne se laisse pas faire et a une forme pulpeuse qui se plie difficilement à la raideur de la lame chirurgicale de mon couteau. Faut aimer la soupe, je vous l'dis.
3 - Repasser
Ah, petits malins, vous vous demandez, en me connaissant si bien, pourquoi diable je ne l'ai pas mis en premier ce bon vieux repassage. C'est que l'ordre est tout à fait arbitraire ici, comme mes humeurs remarquez. Dire que je manque de patience lorsqu'il s'agit de repasser plis et coutures, c'est peu dire. Si je pense qu'une fois je suis tombée sur un billet qui suggérait comment faire de ce moment d'esclavage domestique à haute tension un délice en ajoutant eaux parfumées, tables à repasser décorées (ah mon dieu, parlons-en de l'esthétique des tables à repasser, manquerait plus que Stark s'y mette)... Faut arrêter le délire là. (P.S. : vous remarquerez au moins que nous avons quitté la cuisine...)
4 - Les soirées foot à la télévision
J'ai compris une chose ca-pi-ta-le : le foot, c'est le nouvel outil de lobotomisation utilisé sans peur et sans remords par nos dirigeants pour divertir les foules. A l'image des jeux du stade romains, vous voyez ? Non parce qu'un match par-ci, un match par-là, ça fait bien rire tout le monde ; mais quand sur 234567 chaînes, 234566 passent une rencontre de foot, là je me dis que nous avons du souci à nous faire, citoyens.
5 - L'étalage Facebook
Pas plus tard qu'hier, j'y ai eu droit : quand pars-tu, quand reviens-tu, où vas-tu, qui es-tu et que fais-tu ? STOP. Je suis la première à passer des heures à bavarder, mais un peu de retenue tout de même, cachez votre vie que je ne saurais voir ! Mis à part le fait que je n'ai aucunement envie de partager forcément tout avec tout le monde, il faut aussi penser que les autres, de savoir quelle couleur de vernis à ongles j'utilise en ce moment, ils s'en fichent. Alors échangeons, oui, mais avec modération et respect, non ?
Vous savez quoi ? Ça va beaucoup mieux ! Et si je renommais mon blog "La Grande Catharsis" ?
