Tuesday, November 30, 2010

En selle !


Au cours d'un dîner impromptu avec l'un de nos amis abandonné par sa compagne en voyage en Amérique Latine, la discussion s'est tournée vers les lectures de chacun - un de mes sujets fétiches, vous l'aurez compris. Lorsqu'un bon dîner en agréable compagnie se trouve en plus agrémenté de belles lettres, la soirée est parfaite. Comme souvent dans ces cas-là, j'ai mentalement sorti mon bloc-notes et me suis juré de commander au quart de tour Les Cavaliers de Joseph Kessel.

J'avais déjà lu Le Lion il y a des années de cela et j'avais passé un excellent moment, alors pourquoi ne pas retenter l'aventure, du côté de l'Afghanistan cette fois-ci ? J'aime bien voyager, moi. Notre ami semblait si fasciné par l'histoire qu'il m'a en quelque sorte contaminée et une fois que la curiosité s'en mêle, difficile de faire mon autruche ! Mettre la main sur l'ouvrage n'a pas été chose facile, d'autant plus que, pour une fois, je me suis imposé d'aller le chercher chez le libraire et pas sur Internet, comme si un classique de ce type ne pouvait s'acquérir que d'une façon traditionnelle qui n'en entache pas le contenu. Etrange, non ? Je n'avais pas encore tourné une page de l'ouvrage à ce stade, évidemment... Mais j'avais un pressentiment. A priori le livre a encore beaucoup de succès car il m'a fallu le commander et patienter deux bonnes semaines avant de pouvoir passer le chercher...

La lecture des premières pages m'a déçue : la mise en place du récit est longue et un peu laborieuse ; les personnages défilent mais ne sont pas ceux auxquels le narrateur va s'attacher à part quelques exceptions. Ainsi, le doyen du monde nous est présenté en ouverture de l'œuvre et émaille le récit de sa sagesse et de son visage parcheminé. Certes, la mise en situation est nécessaire et donne le ton de ce pays essentiellement masculin, fait d'honneur et de...traditions où la folie et la passion des hommes peut tout ravager ou glorifier en un instant. C'est par des chemins détournés que nous arrivons aux cavaliers et à leur jeu ancestral : le tchopendoz. De cette épreuve d'habileté et de courage dépendent villages, réputations et projets d'avenir ou de postérité. L'enjeu est immense et nous suivons le personnage principal, Ouroz - le cavalier - et sa monture, Jehol, un personnage à part entière. Là, l'image d'un centaure me vient à l'esprit tellement l'osmose est totale au fil de cette aventure et de la défaite lors de la célèbre rencontre de tchopendoz, menée sous le regard des hommes importants de la capitale, la grande Kaboul ! Mais, est-ce vraiment une défaite ? Et toute défaite ne permet-elle pas d'ouvrir de nouveaux horizons et de sonder ses limites et sa volonté ? Le voyage devient initiatique, universel, bien plus que la victoire finalement. Le voyage est aussi long, très long et nous fait plonger dans les rouages de la tradition et de la psychologie de tout un pays. Un récit épique nécessaire pour comprendre de l'Afghanistan autre chose que les images entrechoquées de la géopolitique actuelle.

Photo : aloufok

Goede tijden...



The morning breakfast has always been my very special passion. Starting the day surrounded by pleasant smells, colors, textures and tastes paves the way for a smiling day ahead and given nowadays crazy lifestyle and working hours, this is bottom line. For nutritional reasons when I was a teenager I had to learn this the hard way and had to cope with omelette, tuna salad and even cold meat at 7am. Well, it was that or I would be fainting in class around 10am with zero levels of sugar and energy. Blessed time... The first impact with the breakfast lunch was tough: the tastebuds and stomach were complaining strongly against this tour de force - everything seemed too much and such a labor of love to wolf it down. Patience though works wonders and now, there is no way I am stepping out of the apartment in the morning without having first indulged in a full-fledged breakfast that starts with salty dishes and ends with sugar treats. Part of the sugar feast that I particularly relish is cereals of the plainest kind, no interference is allowed, with soy milk (and I won't discuss here whether soy is going to kill me or not...) and...fruit! I particularly love the fruity bit: it adds freshness, juiciness and color - try with raspberries or red currants and the rainbow is in your plate! A few slices of banana look pale and blank, but they add texture and voluptuousness too and the combination works wonders with a few grapes that pop into your mouth as you bite into them... This is definitely one of the favorite moments of my morning routine, definitely "Goede Tijden"!

Tuesday, November 23, 2010

Sortez les Kleenex !

Les mouchoirs, je ne les avais pas prévus : mes petites poches étaient vides, très vides lorsque je me suis calée dans le confortable fauteuil du cinéma, ce dimanche après-midi-là. Le dimanche pourtant, il faudrait toujours avoir des mouchoirs en papier sur soi : journée cafardeuse par excellence pendant laquelle la grisaille avait également pensé assombrir l’espace de mes pensées… Un mouchoir, ça vous sauve un homme (ok, une femme) dans ces cas-là. Ou ça vous occupe un dimanche, surtout s'il s'agit du film "Les Petits Mouchoirs" de Guillaume Canet. Sauf que là, pour la peine, ce n'est pas les Kleenex les héros du film (quoi que...).

Le film démarre au quart de tour – sans mauvais jeu de mots – avec un accident brillamment amené : la tension monte dès les premières scènes qui frôlent l’inquiétude, l’interdit. Le doute s’installe et pile au moment où vous pensez que non, finalement, tout va bien se passer, paf ! Le drame, l’accident d’une violence inouïe et le film commence. Silence de pierre et de glace dans la salle.

Des mouchoirs, il fallait en avoir tant pour les larmes, en réalité, que pour les bons moments : une petite troupe d’amis qui décident coûte que coûte (et tant pis pour l’ami resté cloué sur un lit d’hôpital, on pensera à lui de temps en temps pour se donner bonne conscience) de partir en vacances avec pour tout bagage un lot de voiles couvrant secrets et cachotteries ; ça garantit des instants d’intimité, des affrontements, des surprises en tout genre, de la crise de nerfs du stressé de service à la grossesse inattendue. On ne s’ennuie pas, mais pendant ce temps le drame du début suit son cours, inexorablement et bien loin des plages et baignades insouciantes de la petite troupe. Les profils ne se ressemblent pas et sont même si disparates que l’on ne comprend pas forcément ce qui a réunis ces amis… Mais sont-ils vraiment des amis…? Il est permis d’en douter tant les caractères différent, les mécanismes en place sont parfois insondables et les petits mensonges et secrets les séparent.

Les petits mouchoirs blancs émaillent les scènes et nos réactions de spectateur qui reconnaîtra de-ci, de-là un peu de soi-même, un ami, un parent, un proche… Le Cluedo des ressemblances constituera la deuxième séance d’ailleurs, autour d’un petit dîner rapide mais riche en échanges verbaux – qui aurait pu penser que quelques petits mouchoirs pouvaient déclencher autant de passions ?

Photo : Flickr

Sunday, November 21, 2010

The Quote


"Et c'est là, à Westport, dans la maison du bonheur, que la poupée en moi s'est déglinguée. C'est là qu'un matin, sur la plage de Sound & Compo, dans ce cadre si beau, où l'air était si vif, et léger, exaltant, où les gens étaient minces, et beaux, et supérieurs, c'est là que j'ai ressenti le manque d'Alabama, le manque de cette terre abhorrée qui était la mienne."

--Alabama Song, Gille Leroy

Wednesday, November 17, 2010

Révolution professionnelle


Puisque le travail semble me prendre toutes mes journées, mes nuits et même la santé au passage, autant pousser le vice jusqu'à se se faire mal en parlant boulot jusqu'au bout des ongles et de la mode. S'il est rare que j'achète des vêtements ou accessoires strictement destinés à une vie professionnelle (quelle tristesse ce serait, non ?), là j'ai dû m'y mettre.

Le sac en toile crème à l'effigie de mon employeur faisait bien l'affaire et était le parfait fourre-tout camouflant sous des courbes modestes (et difformes, l'adjectif est lâché) les dossiers du jour et la tranche de jambon achetée en courant au supermarché du coin, histoire de manger entre deux courtes nuits. Que des qualités, me direz-vous. Certes, jusqu'à ce que la pluie s'en mêle, non pas un ou deux jours, mais une bonne semaine, au bas mot. Sous l'effet de cette coquine, mouillé le sac, difforme et décoloré. Cruellement déçue par cette trahison de bas étage, j'ai décidé d'investir dans le solide : à moi le bon vieux cuir et les fermetures éclairs, sans parler des dizaines de poches où je n'ai plus à chercher pendant un quart d'heure le trousseau de clés du bureau ou le stylo. Bon, il s'agit juste de se mettre d'accord sur la distribution des poches et de ne pas s'emmêler les pinceaux...

Ce petit bijou m'a été livré en 3 jours, top chrono, sans un accroc et pour le moment tient toutes ses nobles promesses. Déjà, j'avoue, l'allure de la travailleuse est un poil plus fière et puis il me permet de tout ranger sans rien froisser - ça, avec le baluchon, c'était juste mission impossible. Il peut transporter dossier et feuilles, droits comme des soldats, et l'ordinateur portable si besoin est. Sa forme compacte fait qu'il ne prend pas beaucoup de place et se glisse facilement dans un coin ou sous un siège de métro (bon, il s'agit de ne pas l'oublier, nous sommes d'accord).

Le total look n'est pas vraiment ma tasse de thé, mais la très efficace marque à l'origine de cet allié de poids vient de m'annoncer à grand renfort d'emails que le portefeuille est disponible à présent... S'il est aussi bien conçu que son grand frère, c'est un bon coup, je vous dis - mais ne dites pas que c'est moi qui vous l'ai dit, ok ?

L'efficacité et l'esthétique dans le travail, je ne vous dis que ça. La révolution est en marche.

Thursday, November 4, 2010

White and green


For quite a few months, my beloved friends, the books - read and unread - have been trapped in the moving boxes, left alone with their own kind, in the cold and far away from greedy reading eyes. After having experienced life in boxes, they did see the light, although briefly and poorly: they were piled up along one of the corridor walls, in utter disorder. How inconvenient for such loyal friends! Measures had to be taken and after more than 6 months of sweat and tears, they found their spot in the sun - and so did we, little by little. The guest room is the place. Tada!

In an almost all-white environment shared between the office space and the convertible couch, we added a (white, needless to say) bookcase to welcome them all with open arms. As much as I love a tidy place and organized lists, the book arrangement follows no specific order: the art books seem to be all on the left, the novels and poems are loosely standing on the right. In between, a few little animals - never without them, you know me - and trinkets of all shapes. Not too many, dust traps are not my favorite items. It is such a relief for the mind of the reader to see all the books finally in their own little world, standing straight and proud where they belong quite naturally.

The room is perfect for concentration and meditation: soft colors have that effect on me. One green spiky character did find its way in this soft-hued space: meet Tex-Avery-the-Cactus. Its funny shape seems to have come out of a Texas landscape and brings an undisciplined touch in a world of straight lines and peaceful austerity.

The place also seems to be a hit with our guests, it is a space meant to welcome them above all, so I am quite happy they seem to enjoy its quietness and the view on the garden. Our white and green space seems to be up and running, and boy it feels sooooo good!

Credits: TheDaydreamer