Tuesday, September 28, 2010

Hotel bonanza

When mentioning a stay in a hotel, one may invariably and over-confidently start daydreaming about beautiful suites with a surface proportional to the number of stars, mini bars full to the brim of junk food and drinks you just look at, crisp linen and gold of the takiest kind everywhere you can look. The point of going to a hotel is also (also, I underline) that, right? Getting out of your routine environment and boundaries, finding comfort in something different and beyond reasonable that, as functional as it may be - everyone needs to sleep somewhere - can also be nice and comforting.

Well, think again, my friends. I find that stars may be numerous nowadays, but losing all their shiny coat. The readily promised bonanza looks more like this: the paint is not fresh, the stink of sigarette is strong and the neighbors so loud and vulgar that you have the feeling of having them throwing a stag party in your own gloomy bathroom. Where is the point in asking whoever was in charge of the booking (not me, needless to say) that:

I do not smoke.

I asked for a single room, not for a pow-wow venue.

Despite these little surprises that will add to the charm of a working weekend, as I slipped into the tiny bath tub of this so-called four star hotel (ha ha ha ha, four times), I actually thought - contrary to all expectations - it was just great. Yes, just great for the simple reason that I do get immense and rewarding pleasure from not having to do a certain number of things, finally: no cleaning, no bed to make, no dishwasher to empty or fill, no dusting, no folding, no lightbulbs to change, no hoovering... Basically, the pleasure of getting careless is intact.

I guess while that feeling holds, it does not matter how stars are shining (or if they are up there at all). Simple, hun?

Credit: TheDaydreamer (via iPhone) - A room with a view would have been such an unfortunate choice for this post. Yes, that was the view from my room.

Thursday, September 23, 2010

Le cerisier bleu

Entre rêve et cauchemar, passion et cruauté à l'état brut, Les Lumières de Nejma décrit la réalité traquée des intellectuels (et des hommes par extension) dans les dictatures et sociétés épinglées sur une carte tristement universelle - les frontières tunisiennes ne sont qu'un prétexte ici pour voir la planète de loin, de très loin, et bannir, malheureusement, les frontières. Les deux "héros" traversent souffrances et humiliations suprêmes, rencontrent destins fabuleux et crapuleux tandis qu'un feu spontané et accueillant les héberge souvent. C'est dans ces moments de répit, de catharsis, que les langues se délient, les cœurs s'ouvrent et déversent amour et haine au rythme d'histoires qui se racontent et s'achèvent, parfois brutalement.

Voici donc une fresque surréaliste sans concessions et brillamment poétique qui, une fois complétée ouvre grand la porte à la définition de la tolérance dans notre monde policé aux puissances déchaînées.

"Mon père m'a appris à croire au merveilleux, au miracle et à l'existence d'une fenêtre sur mer toujours ouverte."

On dirait le sud


C'est un vrai TOC chez moi, ce retour constant au sud sous toutes ses formes. Et vous avez raison : d'aucuns entendent l'appel de la forêt, tandis que d'autres, ma petite personne en tête, entendent l'appel du large et des sirènes. Que voulez-vous, on ne renie pas ses origines (pourquoi devrait-on, d'ailleurs ?) et l'écharpe qui refait son apparition autour de mon cou me pousse dans mes retranchements méridionaux.

Finalement, il faut faire contre mauvaise fortune bon cœur et donc prolonger le plaisir, notamment gastronomique, à travers l'art de voir et de revoir quelques classiques de la table aux milles reflets d'été.

Voici donc une tarte au goût sûr et aux accords doux et salés au palais. Sortez donc le rouleau à pâtisserie (il est déjà celui-là ?) et le chapeau de paille de votre placard. En passant, allumez d'un geste svelte votre four et invitez spontanément 6 personnes à votre table festive.

INGRÉDIENTS pour la tarte à l'envers au poulet et à la tapenade
(recette inspirée de la tarte de lapereau en tapenade d'Elisabeth Bourgeois...)

Pour la farce :

-1/2 poulet ou 600 gr de blancs de poulet à couper en lamelles
-200 gr de pâte feuilletée
-2 aubergines
-3 tomates
-100 gr de tapenade (je préfère la noire, plus douce, mais à vous de choisir... si le vert vous sied, pourquoi pas ? Et alors, si vous avez une amie sensationnelle qui vous l'envoie de Provence, votre tapenade, vous êtes au 7e ciel, ni plus bas, ni plus haut).
-2 échalotes
-1 brin de basilic
-huile d'olive
-sel et poivre

Pour le concassé :

-2 tomates
-1 gousse d'ail
-1 échalote
-1 CS d'huile d'olive
-1 brin de thym
-quelques feuilles de basilic
-sel et poivre

Préparation du concassé :

Coupez les tomates en morceaux, épluchez et hachez l'échalote avant de la faire revenir dans une casserole avec les tomates, l'ail (écrasé), le thym et le basilic (haché).

Couvrez et laisser compoter pendant 10 minutes. Mélangez ensuite la tapenade à la compote obtenue.

Préparation de la farce :

Désossez le poulet ou coupez les blancs de poulet en lamelle (cette dernière option est pour les fainéants, comme moi...).

Coupez les aubergines en rondelles et faites-les revenir à la poêle avec l'huile d'olive, le sel et le poivre. Egouttez-les.

Epluchez les 2 tomates et coupez-les en fines rondelles.

Epluchez et hachez les 2 échalotes, faites-les fondre à la poêle avec de l'huile d'olive, ajoutez les morceaux de poulet. Laissez dorer, puis refroidir avant d'ajouter le sel et le poivre.

Munissez-vous à présent d'un moule, huilez-le. Déposez au fond du moule les rondelles de tomates et d'aubergines en pensant bien que votre tarte sera...renversée ! L'œil réclamera donc sa part...

Ajoutez à présent la farce, puis le concassé à la tapenade.

Etalez votre pâte feuilletée au-dessus du moule pour bien recouvrir le tout. Piquez la pâte avec une fourchette avant d'enfourner pour 15 minutes environ à 240 °C. Servez votre tarte renversée, façon tarte tatin si vous voulez. Décorez avec quelques feuilles de basilic et servez sur une nappe haute en couleur, évidemment.

Photo : Moodboard

Sunday, September 19, 2010

Le témoin


A la barbe (longue et drue) de tous ceux qui dédaignent traditions pupulaires et rassemblements festifs fleurant bon les sucreries d'antan, les fêtes patronales vont encore bon train, Dieu merci ! Au mois d'août (le 4), sous le soleil béni des dieux, jsutement, quelque part au fin fond de l'Italie sans paillettes ni froufrous, au détour d'une terre aride, San Domenico est à l'honneur.

Ceux qui se réjouissent de la victoire de leur équipe nationale de football au vu des répercussions qu'elle peut avoir sur la cohésion sociale seront étonnés d'apprendre que les traditions (au départ religieuses), peuvent aussi contribuer à souder les brebis, à alimenter ce sentiment d'appartenance à une terre et à une histoire commune pétries de rires et de larmes. Dans le sud, là où la terre joue encore un rôle bien concret ( la richesse peut encore se compter en nombre d'oliviers poussant dans vos champs), les patrons sont célébrés et attirent fidèles et infidèles - pour longtemps encore j'espère.


Loin des polémiques et autres discussions en tout genre, ce type de célébration est l'occasion, une fois n'est pas coutume, de se retrouver en famille, de se promener dans les rues animées et d'échanger deux mots, une poignée de main, un regard avec parents, amis et connaissances. Les étals de babioles "Made in China" provoquent, çà et là, crises de pleurs et cris aigus chez les plus petits, avides de posséder le dernier robot en plastique, avatar du feu Goldrake...

Le charme d'antan et le choc des générations et cultures demeure intact par petites touches précieuses : la fanfare est là, perpétuant une longue tradition musicale qui conserve ses admirateurs mélomanes ; les lumières d'apparat éclairent cette nuit d'été et rivalisent avec les étoiles ; les produits locaux hésitent entre olives, fruits secs et caramel croquant. La petite église du village, tiraillée entre les styles architecturaux les plus improbables, accueille les fidèles pour le traditionnel moment de recueillement devant la statue du saint patron. Lieux de cultures et d'histoire(s), ces fêtes donnent, contre vents et marées, une âme aux villages où, à force de communication et de patience, le témoin pourrait continuer à passer de génération en génération pour le meilleur et...pour le meilleur seulement.

Photos : TheDaydreamer (via iPhone)

Wednesday, September 15, 2010

Double face

Un seul et même paysage peut avoir deux visages. Alors que vos sens s'habituent à la magie intacte d'un Mont Saint Michel de carte postale, la mer décide de battre les cartes et commence son labeur - à la fois si lent et si rapide ! - tel un patient sculpteur qui décide de bousculer les courbes et lignes droites de son œuvre. La brise se lève, la surface de l'eau affiche de seyantes ridules qui palpitent au rythme de la marée. L'eau, auparavant si paisible et immobile, s'anime pour mieux battre en retraite, ne sachant que trop bien qu'elle reviendra, plus forte encore !


Elle laisse derrière elle détritus et sable, un peu d'herbe et cette indéfinissable couleur entre rose pâle du point du jour et gris nuageux. Le souffle de chaque vague résonne dans les oreilles et l'heure est à la méditation tandis que les mouettes planent, loin de toute crainte face à ce spectacle de peau de chagrin qu'elles connaissent si bien. C'est bien connu, pour changer les choses doivent rester toujours les mêmes...

Les bateaux sont autant de coquilles abandonnées à leur sort bancale, albatros maladroits posés sur le flanc, attendant que l'eau veuille bien revenir les bercer. Les baies ainsi vidées semblent perdre un peu de leur âme et de leur vie dans ce tableau devenu méconnaissable. Là aussi, une couleur de bon aloi étend son voile de poussière en attendant l'agitation vitale de la marée haute. Le paysage est suspendu, Saint Michel se fige tout en haut de la flèche, suspend son acte...


Les natures patientes seront récompensées : aussi vite qu'elle est partie, l'eau revient, insidieuse - attention à ne pas rester coincés dans une crique ! - et néanmoins porteuse d'espoirs. La vie revient, le vent se lève de nouveau, les nuages courent dans le ciel et tout à coup, sur le rocher du Mont Saint Michel, c'est une pointe d'angoisse qui étreint le cœur : la crainte de l'isolement ancré en mer, sur cet étrange bout de terre façonné depuis le Xe siècle par tant de mains pieuses et commerçantes. La mer reprend son dû, la trêve était de courte durée et le paysage revêt son deuxième visage, celui bleu et frémissant des crustacés, mollusques et poissons de la baie tandis que les bateaux s'adonnent à l'art de la flottaison rythmée et hypnotisante.


Thursday, September 9, 2010

(Denial) Fashion picture of the week

It is more than obvious now, if you paid attention, that I am still on holiday. Who says I am riding the tramway and subway every day of the working week to rush to the office? Not me. Instead I am wearing a colorful bikini and carrying a suitcase-like tote full of laziness-inducing goodies: music, books, magazines, the ever essential beach towel, sun blocks of all sizes and numbers and about a ton of sand.

At the end of the day I am wearing this good-mood factor dress and walking (effortlessly, of course) in high heels on deck. The color reminds me of juicy strawberries while the simple cut calls for relaxed activity with a dash of city-life reminder and sophistication - are the words compatible? I can certainly make them share a good life in reality!

Told you, the fashion pic of the week is all about sweet denial. Let's acknowledge it, simply.

Beau bouquet

Sous un ciel plombé de menaces, la journée s'annonce rugueuse. Ajoutez à cette tourmente des éléments altérés quelques ondées sans espoir et sans éclaircies et la Normandie aurait presque trouvé la recette pour me fendre le cœur d'un geste net, sec et précis. Les forces lumineuses de l'été s'étiolent et la noirceur environnante digne d'un mois de novembre distille de folles envies de cocon doux et coquet. Le thé fumant et la tarte aux pommes du terroir ne sont pas loin...


Cap sur Veules-les-Roses avec les idées bien claires concernant la mission réconfortante du jour et ce besoin de repli rassurant à l'abri du monde extérieur, cet ingrat ! Au détour d'un panneau, discrète et minuscule, s'écoule la Veules, le plus petit fleuve de France. Et le long de ses paisibles berges, des rosiers de toutes les couleurs ponctuent les murets en silex et grès comme autant de confettis jetés à la face d'un rideau gris.

Ruelles, maisonnettes et moulins transposent un conte d'Andersen en Normandie où les toits de chaumes couronnent le tableau idyllique. Les moulins, ou ce qu'il en reste, sont les témoins de l'histoire mouvementée de ce village : tantôt utilisés pour les épices, les textiles ou le broyage de pierres, ils tournent à présent plongés dans la verdure et effleurés par les truites qui viennent frayer à l'abri de tant de tranquillité. Au fond d'une petite cour aussi fleurie que le reste du village, le salon de thé est une perle de l'architecture locale : coquette et romantique, cette bonbonnière d'un autre siècle embaume la tarte aux abricots, raisins secs et amandes... Le thé des poètes est un bon choix en en ce lieu où des envies de poésie vous titillent. Il est vrai que le tapis est épais et la table commune porte les stigmates de tant de théières en fonte brûlantes de trésors feuillus. L'endroit est vécu et le service aussi, malheureusement (sans parler des prix)... Un nuage passe...

La folle rhapsodie de l'hiver est vite oubliée - ou assimilée - en ce petit paradis des peintres et au détour des pierres bleutées de chaque maison lovée dans ce nid si bucolique.

Si l'éclaircie arrive, la promenade aux couleurs changeantes s'impose... bien loin des rives d'été, certes, mais iodée tout de même.

Monday, September 6, 2010

Quote


"Quel dommage que tout cela doive être immobilisé le dimanche ! Oh, non que William doute que les ouvriers aient besoin de repos et de religion une fois par semaine, mais c'est quand même bien dommage. Un court récit naît alors dans son cerveau, intitulé "L'Automate impie", dans lequel un inventeur conçoit des hommes mécaniques pour travailler en usine le dimanche. A la fin, des prêtres mécaniques entrent dans l'usine pour persuader les ouvriers mécaniques d'observer le sabbat. Ha !"

Extrait de La Rose Pourpre et le Lys, Michel Faber
Credit: Charmoflife.ca

Friday, September 3, 2010

Italians

Beppe Severgnini is just the man, the idol: he knows the right words and the salty humor to put them in good order. His column "Italians" is a must read for everyone willing to understand this weird people and its curious ways from a different angle. This is probably why Italians should also read it daily, like the Bible they so cherish.

And while we wait for this miracle to happen - on an an entirely lighter note - I leave you with a different kind of philosophy, for Italian speakers only though and via this excellent blog (the title will be familiar to you by now): (click on image to enlarge)


Wednesday, September 1, 2010

Le premier de la classe

Le premier jour du premier mois qui délaisse embruns et peau salée se doit d'être le premier de la classe, dans sa catégorie. Pour cela, rien ne vaut les habitudes pantouflardes de l'ours dans sa douillette et sombre caverne - il est content l'ours, c'est l'heure de faire le ménage d'automne. Après des semaines paisiblement aérées entre plages, monts et merveilles, c'est donc le retour dans la tanière, à la case départ : le canapé.

Cette année une nouvelle option distrayante est venue rehausser ce haut lieu de l'hibernation de ses couleurs : la Video On Demand (VOD). En deux ou trois coups de zapette (et un coup de fil à ce cher Roland le Marseillais du service support) l'Arnacœur sera donc le film de la rentrée. Et il n'est pas si mal ce premier de la classe : il déferle dans le salon avec sa panoplie de parodie et un soupçon de légèreté sur mesure pour l'ours désirant jouer les fainéants intellectuels du vendredi soir. Le monde est un cliché, vous voyez ? Au passage, CSI et toute la clique en prennent pour leur grade à coups de matériel d'investigation hautement sophistiqué flanqué de cette arme redoutable qu'est la planche à repasser. Rien que du glamour.

La belle histoire d'amour et le mariage parfait qui s'ensuit vacillent sous l'effet frais de la spontanéité au fil d'un scénario improbable et pour cela attachant. Après tout, l'ennui émotif n'est-il pas soporifique ? Certains pensent qu'en vacances il est bénéfique (parole de gourous de la médecine entendus sur je ne sais plus qu'elle fréquence pseudo-ado) ; certes, mais le mariage ce n'est pas les vacances. Toute la différence est là, chers amis.

Alors autant mettre du piment dans tout ça et opter pour le divertissement au quotidien dès le départ et tant pis pour certaines traditions dorées et les rêves de Cendrillon pré-programmée !