Saturday, February 27, 2010

Avec ou sans fard

Il est parfois étonnant de remarquer à quel point certains pays font irruption dans votre quotidien dans un nouveau domaine alors que d'habitude ils ne sont que lointaines préoccupations pointant le bout de leur nez au gré des facéties de la géopolitique ou de l'économie, ces chères amies.

Quel ne fut pas mon étonnement en mettant la main sur un produit de beauté qui vantait ses origines...coréennes. Allons donc, me direz-vous, on aura tout vu ! Il est loin le temps de la suprématie des marques occidentales ou japonaises sur le marché des cosmétiques. Il va falloir compter avec la Corée dans les rayons parfumés et poudrés.

A en juger par le teint radieux de la toute jeune Kim-Yu-na, patineuse coréenne ailée au minois charmeur, c'est du solide lorsqu'on nous annonce un produit qui fait 3-en-1 pour votre teint, en sachant que dans le trois il y a, justement, la promesse d'un teint de porcelaine diaphane digne des jeunes filles coréennes.

On en apprend tous les jours, même sur les canons de beauté jusque-là insoupçonnés.


Ah, j'oubliais le plus important : le produit ! La couleur de la BB crème Erborian est déconcertante parce que peu pigmentée et plus proche du plâtre que de la cire. Cela dit, une fois appliquée, la crème n'est pas aussi couvrante que l'on pouvait penser et du même coup, elle se laisse travailler bien sagement et redevient un tantinet plus chaleureuse. Après coup, je ne suis pas certaine que le teint d'albâtre coréen soit le plus flatteur pour les filles de nos latitudes...

Laissant cette incertitude derrière moi (ainsi que le miroir, mon beau miroir), j'ai voulu savoir si les composants de cette petite merveille étaient nocifs pour notre peau en insérant leurs noms dans ma toute nouvelle application iPhone, Cosmetifique (bienvenue au royaume de l'inutile). Elle permet de savoir si un composant est nocif et, le cas échéant, à quel point. Confidence : cet outil téléchargé par pure curiosité m'a bien servi jusqu'à présent et m'a appris, par exemple, que les ingrédients sont classés en fonction de leur dosage. L'ingrédient qui apparaît en premier sur la liste est donc aussi celui prépondérant dans la composition de votre baume de beauté. Autre confidence : soyez prêtes à d'amères découvertes avec cette application, serrez les dents et tenez votre petite poubelle de bain à proximité. Je n'en dirai pas plus.

La malheureuse ! J'ai eu beau chercher partout, impossible de trouver la petite feuille qui détaille habituellement avec de belles tournures à la sauce marketing les bienfaits ET les ingrédients de la BB crème coréenne ! Impossible à ce stade de savoir si :

1 - Je l'ai jetée (forcément, je crois que la liste était imprimée au dos du packaging...)
2 - Elle n'a jamais existé

Franchement, même si le premier constat est plus douloureux à admettre pour moi, ce doit être le bon... Internet va me sauver car je suis certaine que ces informations précieuses y sont publiées... Recherche en vue donc !

Plus généralement et indépendamment de cette crème miraculeuse pour filles pressées dont chacun vante les mérites et le naturel, à l'heure où tout est réglementé, surveillé et standardisé pour notre plus grande sécurité, je me demande pourquoi on trouve encore des ingrédients "awful" (dixit l'application Cosmetifique) dans les produits de beauté.

A méditer, sans fard.

Au petit matin


Il ne se passe pas grand-chose au petit matin, surtout un petit samedi matin, et c'est ce qui fait tous son charme. Un début différent, sans les bruits habituels et les rituels rassurants et éreintants à la fois. C'est un matin de compromis : je me lève tôt, encore plus tôt qu'en semaine, mais je peux prendre tout mon temps quand même. Pourquoi se lever tôt alors, me direz-vous ? Nécessités de notre nouvelle vie urbaine... Et juste une exception ! Il ne faudrait pas non plus que cela devienne une habitude, vous pensez bien. Mais les exceptions, ça a du bon, ça secoue et ça réveille du bon pied pour peu qu'on les accepte pour ce qu'elles sont.

Le compromis ne m'a pas désarçonnée, plutôt intriguée. Le nez collé à la vitre, je scrute la douce lumière et joue les devins : fera beau, fera pas beau ? Le ciel me répond en envoyant tel un messager privilégié quelques rayons d'abord rosés, puis progressivement orangés. Le spectacle s'accompagne du silence, si volatile. La scène s'illumine peu à peu, les contours des arbres du jardin et des gratte-ciels au loin se définissent avec une netteté grandissante. Encore un compromis qui se profile à l'horizon : ni ville, ni nature. La vue est un mélange des deux mondes. Nous savons déjà lequel des deux l'emportera sur l'autre, n'est-ce pas ? En fait, la bataille de dame Nature est déjà perdue et la chlorophylle s'épanouit en cet instant sous mes yeux dans les limites où on l'a confinée, une sorte de réserve indienne des temps modernes.

Moment du petit matin un jour de repos.


Photos: TheDaydreamer

Un anniversaire !

C'est une journée spéciale : le soleil est au rendez-vous pour jouer les chefs d'orchestre et guider le chœur (et les cœurs) des oiseaux guillerets qui entonnent un "Joyeux anniversaire" pour ma maman !


Je me joins à leur chant mélodieux et sautillant et envoie mille vœux par-delà les Alpes !

Thursday, February 25, 2010

Magical feather


Buying online has become quite normal for me now and if you think that I was always strictly against it for security reasons, it is quite surprising and I am the first one to be surprised. The reason of my shift in habits - they remain very, very limited, but still - is Internet itself: so many products available only a click away! So the whole idea worked beautifully on little gullible me, but as long as I find it rewarding all is well.

It can only be rewarding not to take a plane and fly to Australia (or maybe it would be, actually) to buy a magazine or even a subscription to it, right? I marvel everyday at all the things I discover thanks to the Internet and at all the books I found out about... This time though, I stumbled across a mook (magazine-book) that fascinated me the minute I read its title: Dumbo Feather.

Remeber our big-earred Dumbo? He had to hold a magical feather to be able to believe in himself, to trust his ability to fly high in the sky. Well, the title of this unusual magazine couldn't be any other and epitomizes with utter perfection and relevance its contents: stories from people of all paths of life who have followed their dreams and made them come true. It may sound cheesy put this way, but when your dreams mean helping finance community development in Africa, become a designer even if you started in an entirely different field, founding your own fashion company... well they may be worth telling as they may inspire other daydreamers and translate into meaninful and efficient projects.

Strong personalities with their heads full of ideas and resources tell their stories accompanied by beautiful, original pictures - everything is printed on heavy, grainy paper that gives the magazine a bookish look with that romantic Polaroid style of old. Each article is an interview or rather a dialogue - friendly, at times intimate, but always captivating without being invasive. The formula is efficient since as you read on you feel like you are over the phone speaking with an old friend who wants to share his/her enthusiasm.

A good balance that works magic if you still believe in people, their talent, their hopes and dreams and their ingeniosity to make it all work out!

On the practical side, it does take quite a few weeks to get the magazine in your Western European mailbox and it is quite expensive (with shipment costs on top)... Well, Internet could possibly do with a Dumbo feather to find a remedy, don't you think?

Sweet dreams to all of you...and enjoy your evening reading!


Wednesday, February 24, 2010

Skyline hopping

The other day I was listening to a live album of my teenage year favorites, A-AH. Among the many sugary, easy listening titles, Manhattan Skyline stands out, a song that has never been my favorite because of the powerful music that slashes through the softer parts of the lyrics and the theme. A bit too agressive at times for my ears, the voice of the singer seems to follow the ups and downs of the Manhattan skyline, nothing more, nothing less... I was thinking about this song too when taking the picture that is now the new banner of this blog.

The picture was taken on a late summer evening from the 18th floor of the building that houses the apartment of my parents in law. The skyline is that of modern buildings of the 14th district of the French capital, but it was the combination of gold light and harsh, black lines that made me daydream... Essentially, I am more drawn to softer outlines and patterns, to the slope of a dune or the soft blue waves of the shimmering sea surface - but every moment carries its spark of magic!

This banner will accompany us for a while here.


Bubble talk


Bubbles can explode right at your face, for better or for worse. I remember chewing frantically on my BigBabol, hidden away in the garden of our house because my parents had drastically forbidden me to do that. Chewing gums were a no go, not proper for a little girl. Not to mention when they ended up stuck on her face and in her hair when a big bubble (!) had turned sour and decided it could not contain any more air... Oh well... At the time there was no Internet available so I had not followed this course.

Time has passed and since then I have learnt to chew gums and avoid bubbles. So I get now to keep more hair on my head and avoid smelling like synthetic strawberry the whole day.

New bubbles have come and gone, good and bad: financial and IT bubbles that stink for everyone involved when they explode most unexpectedly... But my favorite ones are harmless and belong to a very volatile world of water and air, a nice mixture that soothes the body and thrives in self-indulgent mode made possible by a new entry in "da house": the bathtub.




The bubbles of an evening bubble bath - a novelty for me after years of cruel one-way showers - are part of a ritual where all the senses come alive delicately and the mind stops reeling for a few minutes, while dense vapors of warm bath water dissolve all the tense moments of the day... These are beautiful bubbles that smell of verbena when they pop and only leave the slightest scent on your skin when you hop into your warm bed for a good night's rest.

Credits: Cig Harvey

Friday, February 19, 2010

L'invasion


C'est l'invasion ! Retournez-vous et vous verrez si les marmottes ne sont pas partout ! Puisque je vous le dis !

Déjà, ces gentilles bestioles me valent un petit surnom inspiré - à juste titre, je suis bien obligée de le dire - de mon grand besoin de sommeil paisible comparable à une longue période d'hibernation dans la caverne du coin.

Marmottine, c'est moi. Parce que je le vaut bien.

Mes cousines des hauts plateaux se rappellent souvent à mon bon souvenir. Tenez, en me promenant dans les allées richement fournies du supermarché, je tombe sur des tisanes et... des marmottes. Ma parole ! Le grand frère ne saurait faire mieux. J'ai tendu la main et acheté (achat compulsif ?) une confection de tisanes au thym (évidemment), tout droit descendues vers nos pleines grâce aux bons soins de nos amies les marmottes. Succès garanti à la maison pour ces infusions délicates et parfumées qui me bercent presque chaque soir, accompagnées par l'étude méticuleuse du packaging qui est mignon à croquer et en pleine harmonie avec les couleurs des alpages.


Tout en buvant ce breuvage réconfortant alors que les flocons dansent au dehors, je repense à cette longue remontée nocturne sur une piste de ski qui, à la lueur de la lune et aux sons étouffés de nos pas isolés dans la neige nous a conduits, affamés et essoufflés, à 1 930 mètres d'altitude jusqu'au restaurant La Marmotte. Encore une ! La promenade nocturne et froide a déjà contribué à nous fasciner, à faire briller nos yeux et à nous faire tendre l'oreille pour repérer le moindre cri, peut-être même les pas des loups ! Mais lorsque nous franchissons l'entrée du restaurant en pleine nuit, c'est une tanière de bois doré et un feu pétillant qui nous accueillent. Les marmottes sont là aussi, j'en suis sûre, cachées sous l'une des tables en bois (après une telle promenade, nous sommes effrayants, ça va de soi). Elles nous ont accueilli si bien que je n'hésiterai plus à penser à elles et à leur envoyer mes plus belles pensées... jusqu'à la saison prochaine !

Thursday, February 18, 2010

Heidi et la télétransportation


Qui n'a pas versé de chaudes larmes devant l'énième épisode de Heidi dans sa tendre enfance ? Qui ? (Et là, on élimine d'office toute la tranche masculine de notre réalité.)

Il ne lui arrivait que des malheurs à cette petite et mon cœur se serrait à chaque fois qu'elle était cruellement arrachée à ses chères cimes enneigées et à son grand-père. Que de cruauté. Franchement. Quand elle évoluait dans le grand appartement citadin je n'avais en tête qu'une seule chose : sa maison, là haut dans les montagnes, ce chalet frugal et si accueillant et la vraie vie au grand air.

J'ai pensé à notre idole d'enfance en franchissant la porte de Nevaï, restaurant lové dans une rue de Verbier. L'excitation d'une belle soirée entre amis en pleine période de fêtes de fin d'année m'a permis de franchir le seuil façon sauna finlandais sans sourciller. Ce n'est qu'après quelques instants que j'ai cru avoir été télétransportée (ça, c'est une invention utile) en pleine ville - Paris, Amsterdam ou New York, au choix - dans un quartier branché.



Ce n'est pas compliqué : lorsque je suis à la montagne, je m'attends à manger la montagne, pour ainsi dire... Heidi, quand elle rentrait chez elle tout là haut, c'était pour caresser ses chèvres, pas pour voir défiler les immeubles et s'asseoir sur des canapés en velours. Bref, Nevaï est magnifique : derrière la porte en bois de l'entrée se cache une cheminée toute en longueur, d'une modernité à la sobriété sans faille, le mobilier transpire le design dernier crier, les tables sont élégantes, étincelantes et de blanc vêtues (tiens, un lointain lien avec la neige...?). C'est impeccable. Stylé. Urbain jusqu'à la pointe de votre couteau à la courbe sophistiquée.

Seulement voilà : ce restaurant n'est pas à sa place. Il a lui aussi dû être télétransporté et le plan de vol à travers la galaxie a dû faire les frais d'une erreur d'aiguillage. Très loin de la montagne tout ça, carte comprise (attention, c'est absolument délicieux, ils savent cuire leurs cailles !). Le choc est assuré pour tous ceux qui, comme moi, voyagent pour le dépaysement et vont à la montagne pour y goûter ce qu'elle a de mieux à offrir et, si possible encore en ce bas monde, un brin d'authenticité là où il faut.


Cette expérience aura eu le mérite de me faire repenser à cette chère Heidi, petite compagne des après-midi télé d'un autre temps, quasiment, et à la nécessité suprême d'inventer un télétransporteur nouvelle génération.

Photos : TheDaydreamer

Tuesday, February 9, 2010

The Quote


"Our truest life is when we are in dreams awake.

Henry David Thoreau

Credits: Unknown